4 juin 2024
Alors que le soleil pointe enfin, j’ai commencé cette journée avec une interrogation existentielle profonde : ne serais-je point un une sorte de Bisounours temporel ? Je sais, cela peut surprendre de se poser une telle question au petit-déjeuner, mais on est philosophe de cuisine ou pas. Et je le suis, surtout le matin avec mon premier café. Je m’explique. Vous savez certainement, car je vous l’ai déjà dit et vous avez une mémoire sans faille, que je suis un pessimiste à court terme mais un optimiste sur le long terme. Ainsi quand j’écoute les infos du matin, je suis affligé, parfois triste et souvent très inquiet. Difficile de réagir autrement. Mais une fois intégré ces mauvaises nouvelles, et la radio éteinte, j’ai la conviction que tout s’arrangera. De Kiev à Gaza en passant par Pyongyang (entre autres), j’ai la certitude au fond de moi que le pire est peut-être pour demain mais que le mieux viendra un jour. La question est de savoir quand et si je serai encore-là pour le voir. Mais comme je suis un optimiste à long terme… Un raisonnement qui milite en faveur de l’hypothèse de la « personne d’une grande naïveté, dont l’excessive bonté ou l’optimisme béat nourrissent une vision idéalisée du monde, en perpétuel décalage avec la réalité », selon la définition de Bisounours du Larousse, qui précise que ce terme est souvent péjoratif. Eh bien soit ! J’assume d’autant mieux que la journée d’hier m’a conforté – sur le plan personnel — dans ma façon de voir les choses. C’est simple, je n’ai eu que des bonnes nouvelles. Certaines si grandes que j’en ai versé une larme (ou deux), d’autres plus futiles et anodines. Et puis avant de me coucher, j’ai jeté un dernier coup d’œil au réseau sur lequel vous me lisez et je suis tombé sur une annonce qui a couronné le tout. Il y avait écrit : « Des chasseurs de têtes recherchent votre profil ». Ah bon ? Ils cherchent des seniors heureux ? Le post était pourtant illustré par un type souriant mais très loin du compte des années. Peu importe. J’ai pu m’endormir avec le sourire. En pensant au futur. Forcément radieux.
