9 janvier 2025
Oh, j’ai oublié de vous demander si vous aviez eu de beaux cadeaux à Noël. Oui ? Moi aussi. Des vraiment chouettes, des émouvants, des utiles, tout ce que l’on peut attendre d’une fin d’année. Si le Père Noël existait ce ne serait pas mieux. Par bienveillance et pour éviter de vous faire perdre du temps, je vous dispenserai de la liste de mes présents. Sauf un. Il m’a été offert par ma femme. C’est un livre qui s’appelle « Les blagues de guerre de Kafka et ses amis ». La couverture est ornée d’un dessin représentant M. K qui n’a pas l’air de rigoler beaucoup, peut-être pour qu’un lecteur distrait ne le confonde pas avec Oui-Oui. Le risque est assez faible d’autant que le titre est un peu survendeur, comme on dit dans le marketing. Parce que certes, le bouquin fait plus de 200 pages mais la part consacrée aux bonnes blagues d’Oncle Franz doit tenir sur une petite cinquantaine. Et encore, il faut prendre le titre du livre au pied de la lettre car ce sont surtout ses amis qui ont galéjé. Et je ne vous cache pas qu’on est loin des contrepèteries et que les meilleures histoires recensées ne risquent pas de déclencher un lumbago à force de se gondoler. Vous me direz que ce n’est guère surprenant quand on connaît un peu l’œuvre de celui qui, pour être l’un des plus grands écrivains du XXe siècle, n’en n’est pas moins assez éloigné de l’univers de Pierre Dac ou d’Alphonse Allais, mes maîtres en la matière. Ce recueil nous démontre cependant que nous avons tous des facettes de notre personnalité imperceptibles au premier abord. Prenez Mark Z qui n’est pas précisément connu pour être un prestidigitateur, eh bien il a réussi sous nos yeux épatés à escamoter la vérité en retournant son sweat-shirt sans jamais se départir de son sourire énigmatique. Quatre ans après avoir viré un ancien président de son réseau parce qu’il y proférait des mensonges éhontés, il l’invite à revenir avec ses amis en garantissant que nul ne vérifiera leurs énormités dévastatrices. Ça doit être de l’humour kafkaïen. J’ai toujours été fasciné par la capacité de la race humaine à continuer à rire dans les pires situations. Les auteurs du bouquin dont je vous parlais ont même réussi à trouver de quoi sourire dans « Le Château », c’est dire. Cela m’a échappé quand je l’ai lu il y a bien longtemps mais je ne serais pas surpris que l’on se marre bien cette année.