7 janvier 2025
Il y a très longtemps, dans la même galaxie mais sur un autre continent, j’étais en vacances. C’était l’été – je vous fais rêver ? – et je rejoignais mon meilleur ami au Canada. Sur tous les panneaux publicitaires bordant la route qui nous menait de Montréal à Québec, étaient affichées des promotions justifiées par le début des vacances de la construction. Interloqué, je me demandais ce qu’étaient ces étranges vacances et s’il était obligatoire pendant cette période de construire quelque chose. Une sorte d’institutionnalisation des châteaux de sables et autres cabanes dans les arbres. Pas du tout, m’expliqua mon ami, il s’agit simplement de la période des congés du secteur du BTP. Renseignement pris depuis sur internet, elles sont réglementées, durent deux semaines au mois de juillet et concernent en effet les travailleurs œuvrant sur les chantiers de construction. Implacable logique, mais pourquoi diable vous entreprends-je de ce sujet lointain ? Bonne question et la réponse n’a presque rien à voir avec la démission de Justin Trudeau du poste de Premier ministre du Canada. C’était il y a longtemps, je l’ai dit mais j’ai toujours gardé cette expression en tête. D’une part parce que je la trouve euphoniquement sympathique et de l’autre parce que j’aime cette idée de vacances catégorielles. On pourrait avoir des vacances de la comptabilité analytique, de la livraison à domicile ou pourquoi pas de l’activité médiatique. Personnellement, je m’applique cette dernière pendant mes congés. Ainsi pendant les trois dernières semaines – no comment -, je n’ai pas écouté la radio le matin. Cela ne me coupe pas complètement de l’actualité bien sûr, mais ça soulage de l’écume des infos immédiates. Des petites phrases et des manœuvres qui ne sont pas plus grandes. Mais depuis hier ma routine a repris. J’ai ainsi entendu ce matin des informés – c’est ainsi qu’ils se qualifient et, pour en avoir été une fois, je confirme qu’ils le sont plus que moi – débattre de la persistance de l’esprit Charlie dans notre société. J’y ai entendu des propos fort sensés quoiqu’un peu vains et je me suis dit que l’important était peut-être de ne jamais oublier que le combat pour la liberté de penser, d’écrire, de croire ou de ne pas croire ne devait lui, jamais prendre de vacances.