8 avril 2024
Je vous ai déjà dit que j’ai commencé ma – longue – carrière à la Correspondance de la Presse ? Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une lettre quotidienne qui est la référence de l’information sur les médias. Sa présentation est en quelque sorte la matérialisation du mot austérité mais si tu veux savoir tout ce qu’il s’est passé la veille dans le secteur, c’est la source la plus fiable qui soit. Chère mais fiable. J’y fis donc mes premières armes. Et c’est ainsi que j’ai découvert les conférences de presse, les présentations et autres tables rondes de la profession. J’y ai entendu des ministres appeler de leurs vœux la création d’une BBC à la française, des patrons de chaînes privées se plaindre de la réglementation tatillonne qui les empêchait de rivaliser avec le reste du monde, des éditeurs de presse s’inquiéter de voir la télé diffuser de la pub pour la distribution, le cinéma ou l’édition… Je retranscrivais tout cela en tapant frénétiquement sur ma machine à écrire et en corrigeant les fautes avec du Tipp-Ex… (Un ange passe et les années aussi). Et voilà que ce matin j’entends une chronique sur une radio du service public à propos du projet de l’actuelle ministre de la Culture et de la Communication de mettre en place « une gouvernance unique » pour France Télévisions et Radio France dès 2024. Je lis dans un quotidien que les patrons de presse redoutent la pérennisation de l’autorisation de la publicité télé pour les livres. J’apprends que dans un forum professionnel, les dirigeants de l’audiovisuel privé se sont plaints d’être bridés dans leurs ambitions par une législation obsolète. Et non, je ne me suis pas vu comme Bill Murray dans « Un jour sans fin ». J’ai repensé à une récente pub pour Renault dans laquelle la marque se moque de ses propres spots des années passées lorsqu’elle vendait vitesse et séduction alors qu’aujourd’hui tout n’est que sobriété, covoiturage, marche, vélo et transports en commun. Il vaut peut-être mieux rire du passé pour vivre le présent sans – trop — s’inquiéter de l’avenir. Aie, je deviens philosophe. Ça, c’est inquiétant.