10 janvier 2025
J’ai passé une très bonne soirée hier. J’espère que vous aussi. D’ailleurs, j’y ai croisé certains d’entre vous. Il s’agissait de l’une de ces remises de prix dont le monde de la publicité est si friand. Elle se déroule dans l’un des plus beaux salons de Paris, au Grand Hôtel, place de l’Opéra. Cela fait quarante-cinq ans que cela dure et non, je n’ai pas assisté au premier de ces palmarès. La dernière, celle d’hier donc était particulièrement relevée puisqu’elle a été entre autres, l’occasion de célébrer les agences qui ont orchestré, mis en scène et en beauté les Jeux Olympiques de l’année dernière. J’ai eu l’immense plaisir de revoir Thierry Reboul, le chef d’orchestre de ces cérémonies qui reste un mec absolument unique par sa simplicité, sa franchise et son irrésistible envie de créer quelles que soient les contraintes. Il a été longuement applaudi par une assemblée debout, ce qui est à ma connaissance unique. Et mérité. J’ai dit ici mon désintérêt pour la partie sportive de ces Jeux mais je reste bluffé et ému par la mise en scène de l’ouverture. Ajoutez à cela les retrouvailles avec de bons amis, et je suis sorti de l’hôtel le sourire aux lèvres. Une fois n’est pas coutume, j’étais venu en RER, ayant appliqué la consigne obstinément martelée « Au quotidien, prenez les transports en commun ». À vrai dire, ce sont surtout les températures glaciales qui m’avaient décidé. Ainsi pénétrais-je dans la station Auber pour apprendre que suite à un incident technique, le trafic était définitivement interrompu pour la soirée. Qu’à cela ne tienne me dis-je sans me départir de mon sourire initial, je vais prendre un VTC. Aussitôt, je le commande d’un clic. Pour apprendre après quelques minutes de recherche que les chauffeurs avaient autre chose à faire que passer me chercher. Aussi me résignais-je à héler quelques rares taxis aussi libres qu’indifférents à mes gesticulations. À ce stade de la soirée, quelques signes d’érosion apparaissaient sur la carapace de ma bonne humeur. Après avoir envisagé très brièvement de prendre une chambre dans le palace dans lequel j’avais dîné pour attendre des jours meilleurs, je reprenais l’appli de VTC initiale qui, dans sa grande bonté, m’informa de la disponibilité d’une limousine de luxe pour un tarif qui l’était aussi. C’est ainsi qu’installé au fond d’une auto dans laquelle on aurait pu tenir aisément à cinq, j’arrivais enfin dans ma lointaine et frisquette banlieue. Laquelle n’est après tout pas celle de Los Angeles. Pas de quoi perdre son sourire donc.