Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Incompétence artificielle

5 septembre 2024

Je ne vais pas vous cacher la vérité, vous me connaissez, j’essaye d’être honnête et transparent avec vous. Non, je ne suis pas malade. Ni candidat à Matignon, ce qui serait un symptôme inquiétant. Simplement, ce matin je suis un peu sec. Je sais que c’est paradoxal quand on regarde par la fenêtre, mais c’est un fait. J’ai beau tourner le problème dans tous les sens, je ne suis pas sûr de réussir à vous intéresser. Alors je me suis tourné vers l’intelligence artificielle. Non pas pour lui demander d’écrire cet article, je n’en suis pas encore là, mais pour avoir son avis sur la situation politique. Car je l’avoue, je ne suis pas à la hauteur de ces experts radiophoniques qui, jour après jour répètent à peu près la même chose. Et si j’admire l’imagination de mes confrères qui trouvent tous les matins des titres différents sur un sujet qui ne varie jamais, je ne leur arrive pas à la cheville. J’ai donc demandé à Chat GPT comment résoudre la crise politique actuelle. Et instantanément, l’IA a débité un cours de droit constitutionnel aussi ennuyeux que ceux de mes années de fac, résumant en six parties les options institutionnelles pour conclure que la situation nécessite « un mélange de stratégies électorales, de compromis politiques, et peut-être même de réformes institutionnelles pour apaiser la crise et stabiliser le pays ». Ce qui la qualifierait presque pour intervenir doctement sur une chaîne d’info. Je me suis alors tournée vers Gemini, l’outil de Google, qui a eu l’humilité d’avouer qu’il ne pouvait pas répondre à ma requête « pour l’instant ». Je me demande pourquoi. Est-ce que je dois attendre qu’il réfléchisse encore ou qu’il appelle l’Élysée pour avoir des tuyaux ? Mystère. En réalité je soupçonne ces machines d’être comme tout le monde. Incapable de comprendre la situation et surtout de savoir comment résoudre le problème. Ça leur donne un petit côté humain, loin de cette froideur cybernétique qui les caractérise. Ça en serait presque rassurant. C’est déjà ça.