20 mars 2025
La surprise peut-elle être répétitive ? Et si oui, cette répétition est-elle le signe d’une faiblesse intellectuelle ? Je vous laisse quelques instants pour méditer ces questions en vous souhaitant de pouvoir le faire en prenant le soleil. Le cas échéant, gardez-les pour l’heure du déjeuner, elles pourront vous faire passer le temps comme elles l’ont fait pendant ma douche matinale. Ce qui a ouvert ce puit sans fond d’interrogations vaguement philosophiques est le geste aussi quotidien et par conséquent banal consistant à allumer la radio. Le ventre toujours un peu noué de peur d’apprendre de nouvelles déplorables déclarations, initiatives ou invectives venues d’outre-Atlantique, j’appuie courageusement sur le bouton. Et là, surprise, au lieu des prévisions météorologiques pour lesquelles je me connecte à cette heure précise, c’est une musique inconnue qui m’agresse les oreilles. Sachant que les seules mélodies diffusées à ce moment de la journée sont les jingles de la station et ceux des sponsors, je saisis instantanément le problème. Lequel m’est confirmé, quelques secondes plus tard, lorsqu’à l’heure où le journal devrait commencer, une voix proche de l’outre-tombe m’informe qu’en raison de l’appel à la grève d’un syndicat, les programmes habituels ne peuvent être diffusés. Re musique que je m’empresse de couper, n’étant pas dans le mood à ce moment de la journée. Et voilà comment la question du jour, sur laquelle je ne doute pas que vous avez commencé à cogiter, m’est venue à l’esprit. Car le premier réflexe mental en entendant un son imprévu est bien l’étonnement. Or le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas la première fois que ce genre d’imprévu se produit. Je ne devrais donc point être pris au dépourvu. Pour ma défense, je peux arguer que cela ne s’était pas produit depuis plusieurs mois. Il me semble que les motifs invoqués alors étaient le projet de fusion de l’audiovisuel public. Ce matin, il était question d’austérité budgétaire et de son corollaire, le manque de moyens, ce qui me déconcerte toujours un peu quand on parle d’une entreprise qui emploie plus de 4 000 personnes, mais c’est un autre débat. Ce qui en est un, c’est celui que le gouvernement semble toujours décidé à engager au Parlement pour rapprocher France Télévisions et Radio France. Un projet dont l’urgence m’échappe. Mais ce qui est limpide, c’est que les discours martiaux de ces derniers jours ne présagent pas d’un assouplissement des contraintes budgétaires. C’est dire que je n’ai pas fini d’être surpris. Aussi bête cela puisse-t-il paraître.