Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Implant sans faute

3 avril 2024

Quelle honte ! Mais quelle honte ! Je ne m’en remets pas. Depuis 24 heures je rase les murs, ose à peine ouvrir ma boîte mail, scrute avec inquiétude les commentaires sur les réseaux sociaux. Ai-je besoin de vous l’expliquer ? Vous l’avez forcément vue. Comment ça quoi ? Mais la faute bien sûr. Ou plutôt les fautes, parce que j’ai réitéré, signifiant ainsi non pas mon étourderie, mais bien mon ignorance. Un « s », un pauvre « s » qui manque à Pâques et tout s’effondre. Mais oui, la crédibilité, la confiance en soi et même les abonnements. Car à peine la faute signalée par un ami et fidèle lecteur, à peine celle-ci corrigée avec la fébrilité du cancre repenti, que l’impitoyable compteur de LinkedIn affichait deux unités en moins que quelques heures, que dis-je, quelques minutes plus tôt. Comme je les comprends. Mais j’ai surtout compris l’enfer qu’avait vécu Elon Musk en voyant fondre le nombre d’utilisateurs de sa plateforme dont je ne risque pas d’écorcher l’orthographe. D’ailleurs, maintenant que nous sommes confrères dans l’erreur, Elon et moi, je vais le solliciter pour qu’on m’implante une puce Neuralink dans le cerveau. J’ai lu que l’un des premiers patients à bénéficier de cette nouveauté révolutionnaire, un homme paralysé, avait réussi à jouer à Mario Kart et à publier sur X, soit deux des choses les plus importantes que l’on peut faire dans la vie. Si cette puce arrive à amoindrir des syndromes aussi graves que l’obésité, l’autisme ou la schizophrénie comme le promet son initiateur, elle devrait m’aider à orthographier correctement les fêtes religieuses et autres jours fériés. À moins qu’il ne soit aussi distrait que Le Robert, mon correcteur d’orthographe, qui a laissé passer le « s » manquant sans sourciller. À croire qu’il est aussi mécréant que moi. Puisque c’est comme ça, je vais jouer aux jeux vidéo. Sans « s » ni implant.