10 février 2025
J’ai été malade ce week-end. Ce n’était pas la grippe, je suis vacciné. Ni l’actu, je suis insensibilisé. Ce n’était ni contagieux ni grave puisque c’était en quelque sorte une maladie volontaire. C’est un peu curieux à dire comme ça, mais ce malaise est le résultat de la pratique du jeu vidéo. J’ai en effet expérimenté chez un ami la réalité virtuelle pour une simulation de course automobile. Depuis 30 ans – gloups ! – j’ai dû jouer à la plupart des titres parus dans ce registre. Toujours devant mon PC naturellement et toujours aussi mal malheureusement. Mais là, ça change tout puisque l’on est assis dans la voiture, comme on le serait dans la réalité. La qualité du rendu est moindre que celle d’un écran mais l’effet de réalisme est tellement saisissant que cela n’a pas vraiment d’importance. Après tout, c’est cette sensation d’immersion que je recherche depuis des années, cette impression d’y être. Oui mais voilà, si mes yeux étaient très contents, le reste du corps l’était nettement moins car les infos qu’ils envoyaient étaient en contradiction avec la réalité. Ainsi lorsque l’auto aborde une brusque descente, le regard se porte naturellement vers le bas et l’image confirme ce mouvement. Le corps s’attend donc à le ressentir. Sauf que je suis assis dans le salon d’un appartement parisien dont le sol reste – heureusement – stable. Ce qui déroute profondément mes hémisphères qui me le font savoir physiquement. Un peu comme lorsque vous vous attendez à trouver une cloison dans le noir et qu’il n’y en a pas. Ou que vous posez le pied sur une surface inattendue. C’est ainsi que j’ai senti une sorte de mouvement à l’intérieur de mon crâne, un mal de tête très bref mais très sensible. Et très désagréable. Ce qui m’a conduit à suspendre l’expérience plus rapidement que je ne l’aurais souhaité. L’ami qui m’a initié m’a affirmé que c’était une sensation assez commune et qu’elle s’atténuait à force de pratique, le cerveau s’y habituant. Le sien peut-être, le mien est particulièrement borné en ce domaine. Aussi loin que je m’en souvienne, il n’a jamais supporté les oscillations depuis qu’il a éprouvé celles des balançoires du Parc Montsouris. Il y a donc bien peu de chance que je profite de cette expérience ultime à cause d’un désaccord entre mes nerfs optiques et ce que comprend le cortex. La seule bonne nouvelle c’est qu’il comprend quelque chose.