3 février 2025
La riante – et présentement surgelée – petite commune dans laquelle j’habite ne manque pas d’initiatives. Bien que n’étant pas officiellement verte, l’actuelle municipalité déploie des trésors d’imagination pour participer à l’amélioration de l’environnement et par conséquent à la protection de la planète. Contribution certes modeste au regard des enjeux, souvent un peu brouillonne, mais sans nul doute volontariste. Ainsi pour des raisons tant écologiques qu’économiques, a-t-il été décidé d’éteindre l’éclairage municipal aux alentours d’une heure du matin pour le rallumer quelques heures plus tard. Ce qui permet de diminuer la pollution lumineuse autant que la facture d’électricité ainsi que ne manque pas de s’autocongratuler notre édile dans le bulletin tout entier dédié à sa gloire, comme il se doit dans ce genre de publications. Mais cette fois-ci, je dois reconnaître que j’apprécie assez cette mesure qui plonge dans le noir les allées et pelouses de cette ville jardin. Cela crée une atmosphère mystérieuse et pour tout dire assez romanesque. Ainsi cette nuit, alors que je me levais pour répondre à l’un de ces besoins qui peuvent interrompre le sommeil, j’ai eu un léger doute sur ce que je voyais, ou plutôt ne voyais pas, par la fenêtre. L’application de l’extinction est récente et je me surprends encore à être surpris. L’une de ces situations ou je repense à l’inquiétante étrangeté décrite par Sigmund Freud dans un livre éponyme. Je vous en jette un peu là, non ? Mais il faut dire que les temps sont plutôt bizarres et pas particulièrement rassurants. En me réveillant pour de bon mais plus tard que prévu, faute probablement d’avoir regardé trop nuitamment des épisodes de Severance, une série dérangeante sur la vie de bureau, le trouble ne s’est pas totalement dissipé. Malgré la lumière du beau soleil d’hiver revenue, entendre en allumant la radio que le pays du libre-échange se lançait dans une guerre commerciale avec le reste du monde m’a interrogé sur la réalité dans laquelle je me trouvais. M’étais-je égaré dans un monde parallèle ? Et puis j’ai appris que le Premier ministre avait engagé la responsabilité de son