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Droit du ciel

7 février 2025

J’ai des acouphènes. Ce n’est pas une image pour évoquer l’actualité, ni une question d’âge, il me semble que j’en ai toujours eu. Mais il est vrai que cela ne s’arrange pas vraiment avec le temps qui passe. Je consulterai, c’est promis, mais en attendant je vais vous narrer une petite aventure survenue ce matin. Alors que je m’apprêtais à sortir du sommeil – « enfin ! » diront certains — ce long processus a été perturbé par un son inhabituel. En raison des perturbations auditives dont je vous faisais part, il m’arrive parfois de m’interroger, voire d’interroger un tiers, pour savoir si le son que j’entends est dans ma tête ou non. Mais cette solution m’était impossible ce matin, ma femme s’étant déjà levée. C’était une sorte de petit craquement, ou de battement, à la fois faible et insistant. N’écoutant que mon envie de poursuivre quelques minutes encore mon engourdissement, je choisissais courageusement de me retourner et de ne plus y penser, ce pour quoi je suis assez doué, il faut le dire. Cependant un peu plus tard alors que je refaisais mon lit, j’aperçus dans les draps ce que je pris d’abord pour le morceau d’une boucle d’oreille telle qu’en porte mon épouse. En m’approchant, je compris cependant que nul bijou ne s’était brisé mais qu’il s’agissait d’une coccinelle. Une toute petite avec des élytres – j’ai regardé dans Wikipédia – tirant vers le jaune d’or, d’où ma confusion. C’était elle que j’avais entendue dans mon demi-sommeil. Le géant que je suis avait dû la bousculer et elle cherchait à s’envoler en émettant ce bruit bizarre. Relativement chanceuse dans son malheur elle avait survécu et, après l’avoir récupérée parmi les draps, je lui ai permis de rejoindre les siens. À moins qu’il ne faille dire les siennes ? Quoi qu’il en soit, sa présence n’était finalement pas si surprenante car ces bêtes (à bon Dieu, dit-on) sont assez nombreuses à coloniser ma maison en cette saison. Je les laisse vivre comme la plupart des insectes qui se trouvent mieux dedans que dehors. Je ne prétends pas qu’il m’arrive d’en tuer par mégarde ou par énervement, mais je préfère les remettre dehors lorsqu’ils me dérangent. Ainsi les amas de coccinellidés (toujours mon ami Wiki) atteignent parfois une taille qui m’incite à les disperser. Et n’y voyez aucune, mais alors aucune analogie, avec quelque situation humaine que ce soit. Chez moi, le droit du sol et du ciel est souverain.