15 octobre 2024
Ah ! Qu’ils sont durs, ces petits matins gris où l’on doit faire son autocritique ! D’accord, la matinée a bien grandi à l’heure où je vous écris et quelques taches de bleu percent les nuages, mais il faut bel et bien que je rectifie mon texte d’hier. Emporté par mon impatience, poussé par le lyrisme, j’ai en effet écrit : « Je sais déjà que j’aurai ce même ravissement à l’instant où je pénétrerai dans le Hall 1 du Parc des Expositions ». Outre la petite lourdeur de forme, le problème de cette phrase est que contrairement à ce que j’anticipais, le Hall 1 n’accueille plus le Mondial de l’Auto. En effet, arrivé sur zone, je longe ledit Hall avec un mélange de circonspection et d’inquiétude. Je ne vois nulle bâche géante célébrant le renouveau du plus ancien salon automobile du monde, pas plus que de publicités tapageuses pour les nouveautés exposées et encore moins de foule se pressant devant l’entrée. Interloqué, je consulte mon invitation pour vérifier que c’est bien aujourd’hui à Paris, et non à Villepinte le lendemain, que se tient cette exposition. Vérification faite, je ne me suis pas trompé, simplement l’événement a rétréci au greenwashing. Finie la gigantesque messe qui en cette journée presse prenait les traits d’un Woodstock de l’auto avec des milliers de journalistes qui courraient d’un bout à l’autre de la quasi-totalité des espaces de la Porte de Versailles, tirant des chariots de supermarché bourrés de la documentation glanée sur les stands. Il faut aujourd’hui éviter d’être dans le champ des smartphones qui filment les véhicules électriques aussi élégants que lourds et imposants. À propos de caméras, il y en avait beaucoup car je suis arrivé quasiment en même temps que le président de la République. Je l’ai compris en voyant une foule dense, hérissée d’écrans de téléphone et de perche de micros, au milieu de laquelle se tient celui que tout le monde cherche à apercevoir. Je ne l’ai pas vu mais en quittant ces lieux, je suis repassé devant le Hall 1. Lequel était réservé à un événement baptisé Hair World qui semble être le salon des salons de coiffure. Je me suis demandé si M. Macron allait y faire un saut en sortant du Mondial. Histoire de se faire rafraîchir la coupe. Ou de se changer les idées.