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Bonne contagion

26 juin 2025

Ainsi, la réforme de la réforme de la loi sur la retraite ne fera pas tomber le gouvernement. Je ne l’ai pas appris à la radio sur laquelle était diffusé un ruban musical, signe d’un arrêt de travail général sur les stations du service public. À ce propos, je me demande toujours si tout le monde fait comme moi et coupe instantanément le sifflet à la voix préenregistrée. Peut-être que certains auditeurs, nonobstant la frustration, se disent qu’après tout, un peu de musique ne ferait pas de mal à la place du flot d’actus angoissantes. Pour ce qui est de la survie politique du Premier ministre, j’ai du mal à savoir si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle. Pas plus que je n’ai véritablement d’avis sur la réforme. Comme vous le savez, je suis déjà passé de l’autre côté de l’âge pivot sans vraiment l’avoir voulu mais j’ai fini par en saisir les avantages. D’ailleurs, la semaine dernière, alors que j’étais entouré de tas de gens animés par le sain dynamisme que génère un festival professionnel, à chaque fois que l’on me demandait ce que je faisais désormais et que je répondais : « Rien, je suis à la retraite », je voyais naître une étrange lueur dans le regard de mes interlocuteurs. Quelque part entre l’envie et la concupiscence. Ce qui ne manque pas de m’étonner. Un peu comme un enfant qui n’imagine pas qu’il puisse devenir adulte, je n’avais jamais considéré cette étape avec beaucoup d’intérêt. C’est probablement la raison pour laquelle je me suis toujours senti étranger aux protestations contre les diverses réformes. Bien sûr, je comprends les problèmes des carrières longues, des métiers pénibles ou simplement emmerdants. Mais du point de vue égoïste d’un salarié qui s’est passionné autant qu’amusé tout au long de sa vie au travail, tout ceci me paraît bien théorique et lointain. Et comme je n’ai aucune compétence en matière de finances publiques, je suis incapable de me prononcer dans un sens ou dans un autre sur ce dossier explosif. Heureusement, personne ne me le demande. En revanche je peux affirmer que ma vie de retraité me convient parfaitement même s’il est vrai qu’elle n’en serait que meilleure si elle n’était pas corrélée à l’âge. Car je peux confirmer aux rares personnes qui ont délicatement coupé les ponts depuis la fin de ma carrière que la vieillesse est une maladie hautement contagieuse et parfaitement implacable. Mais pas désagréable.