12 mars 2025
Voulez-vous savoir ce qui a changé ma vie ? Non ? D’accord, je reconnais que cette entrée en matière est un peu inquiétante mais rassurez-vous, je ne suis pas adepte d’une méthode de yoga bio participatif et je n’ai pas non plus découvert comment cultiver du boulgour géant ou les secrets des cryptos. Je voulais simplement vous parler de ma vie musicale. Là encore, restez calme, je ne vous annonce pas un concert en plein air pour célébrer le retour du printemps, il y a déjà assez de calamités en ce moment. C’est que, tout à l’activité normale de la personne retirée de la vie active, j’inspecte les options d’amélioration de mon logis. Et tel un jeune loup d’une commission d’efficacité gouvernementale, je jauge froidement la place que prennent les centaines de boîtes de CD dans ma bibliothèque. Beaucoup, estime la partie comptable de mon cerveau. Trop, renchérit le département modernisation qui souligne à juste titre que la très grande majorité n’est plus jouée depuis longtemps. Ce qui est parfaitement exact. Et c’est là que je voulais en venir. Tout cela est la faute du streaming. Ça ne date pas d’hier, mais je suis obligé de constater que ce service a non seulement radicalement changé mon écoute mais surtout considérablement enrichi ma culture musicale. Eh oui, vous me connaissez, je n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat quand il le faut. Pour moi qui suis plutôt allergique aux algorithmes approximatifs de nos réseaux, je dois reconnaître que celui de cette plateforme m’a permis de découvrir une foule de musiciens de tous genres, styles et époques. Certains sont des stars qui étaient passées sous mon radar, d’autres de parfaits inconnus, tous apportent une ouverture que le grand échalas coiffé d’une afro qui choisissait ses disques en fonction de leur pochette n’aurait jamais pu imaginer. Pourtant cette exploration fantastique n’est pas sans questionnement. Comme hier, lorsque je suis tombé sur un article citant un bon rocker dont j’ai ainsi fait la connaissance et qui disait son admiration sans borne pour le gros blond avec une cravate rouge. Que faire ? Considérer l’artiste avant l’homme ? Ou le bannir de mes playlists au grand regret de mes oreilles ? Je n’ai pas encore tranché, car à l’inverse des personnes qu’il soutient, j’essaye de régler au mieux la balance. Exercice délicat mais aussi important que d’éviter les fausses notes.
