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Bon de sortie

18 octobre 2024

Parmi les nombreuses questions auxquelles je n’ai nulle réponse, il y a celle de l’audience de mes Daily Texts. D’un jour à l’autre, les chiffres gracieusement fournis par LinkedIn varient très sensiblement sans que je comprenne pourquoi. Est-ce l’image, le contenu, l’heure ? Mystère. À chaque fois que je crois avoir trouvé, les chiffres du lendemain me démentent. Oh bien sûr, le prévenant réseau ne manque jamais de me faire remarquer que si je passais à un statut supérieur et acceptais de payer une modeste contribution, je pourrais en savoir plus. Mais au fond, je me fiche un peu de la réponse. Il s’agit plus de curiosité intellectuelle – eh oui — que d’un réel besoin. Je ne vends pas mon audience à la pub, ma vanité est assurée dès la première lecture et les quelques pouces levés suffisent à mon bonheur quotidien. Tout cela pour justifier la publication tardive du texte du jour ? Un peu. Mais j’ai des excuses. J’avais une matinée hyperchargée pour un retraité avec un rendez-vous – fort agréable au demeurant — et une course à faire. Je devais en effet chercher une commande au comptoir click & collect d’une fameuse enseigne de distribution culturelle et technologique. J’ai donc montré le code-barres inscrit dans mon téléphone ainsi qu’une pièce d’identité, en échange de quoi on m’a remis l’objet commandé assorti d’un bon de sortie. Un document nécessaire pour prouver au préposé au contrôle que vous n’êtes pas un voleur mais un bon client. Pour plaisanter, j’ai demandé à ce jeune homme en uniforme si je pouvais sortir, puisque j’avais mon bon, ce à quoi il m’a répondu par l’affirmative non sans ajouter que je pouvais aussi rester pour boire un café. Proposition que j’ai déclinée au prétexte d’un besoin urgent tout en profitant pour m’enquérir de l’endroit où je pouvais le satisfaire. En bas à droite me dit-il et, suivant ces indications, je me précipitais, passant devant une salle de jeux d’arcade telle que je n’en avais jamais vu. Entièrement vitrée, elle laissait voir les consoles et attractions qu’elle recelait. Aucun être humain n’était visible à l’entrée, une borne de paiement sans contact semblant faire office d’hôtesse d’accueil. Étant donné l’urgence ci-dessus mentionnée, je ne m’attardais pas et me précipitais vers les toilettes. Pour apercevoir que là non plus, nulle dame ou monsieur pipi, mais un écran devant lequel le passage d’un moyen de paiement était nécessaire pour accéder à l’espace libérateur. Vexé, j’ai décidé de rebrousser chemin, reportant l’urgence à plus tard. Payer sans contact une machine pour avoir le droit de jouer, pourquoi pas ? Pour connaître mon audience ? Voire. Pour pisser ? Non.