Ceux d’entre vous qui me lisent le dimanche savent que depuis quelques jours, j’expérimente un nouveau navigateur internet. Quelle délicieuse expression fleurant les années 90 pour décrire le summum de la modernité puisque ce logiciel est, vous vous en doutez, motorisé par de l’intelligence artificielle. Il s’appelle Comet et a été lancé la semaine dernière au grand public par la société Perplexity, laquelle a été créée, apprends-je auprès de mon bon vieux Wikipédia, par d’anciens cadres de Google. L’interface de Comet doit d’ailleurs beaucoup à leur ancienne boîte mais ce qui change c’est naturellement la manière de poser des questions et la nature des réponses qui sont proposées. J’avoue m’être moqué de cette nouveauté dans mon texte dominical, ce qui n’était ni très fair-play ni très intelligent car je venais à peine d’installer ce logiciel. Je l’avais un peu provoqué par des interpellations idiotes et les répliques étaient naturellement de la même eau. J’ai depuis eu l’occasion de l’utiliser avec un peu plus d’acuité et j’avoue que les résultats sont intéressants. En particulier avec Frankenstein. Vous connaissez ? Mais non, pas la créature de Mary Shelley ni la guitare d’Eddie Van Halen, mon PC. Je vous ai déjà parlé de cette machine achetée il y a une bonne dizaine d’années et que je modifie régulièrement pour la tenir en vie face à l’accroissement des performances requises par les jeux vidéo. Un exercice auquel je me suis à nouveau prêté récemment en changeant notamment la carte graphique et l’alimentation électrique. Ce n’est pas très compliqué même pour un maître en maladresse. Il y a néanmoins quelques subtils réglages à effectuer et c’est là que mon nouvel ami m’a aidé. N’utilisant pas d’autres agents intelligents, ce que je vais décrire est peut-être d’une grande banalité, pour ne pas dire d’une confondante naïveté, mais il est un fait que les réponses étaient très claires bien que mes questions ne le fussent pas toujours. L’ajout des sources permet par ailleurs non seulement de se rassurer sur la fiabilité de la réponse mais aussi d’aller y puiser directement. Le résultat concret est que mon monstre informatique fonctionne à merveille sans que je sois passé par la phase d’énervement teinté d’inquiétude qui accompagne généralement cette tâche. Ce qui me permet de réviser ma critique de cet outil. Lequel ne cesse, à chaque fois que je le lance, de me suggérer de l’élever au statut de navigateur par défaut en lieu et place de Chrome, son père en quelque sorte. Pas si vite jeune homme. J’assume mon côté vieux jeu, mais je prendrai tout le temps qu’il faut pour me décider. En toute connaissance de cause. Pas comme d’autres.

Written by
Frédéric Roy
Ancien directeur de la rédaction de CB News disposant de beaucoup de temps après avoir longtemps couru derrière. J'écris tous les jours pour mon plaisir et, autant que possible, pour le vôtre.