6 juin 2025
Tout à mon intense activité de retraité, je ne peux toujours suivre l’actualité au plus près. Et c’est ainsi qu’il m’arrive de passer à côté de grands sujets. N’y voyez pas une allusion à la fin hautement prévisible de la bromance entre deux dingues mais au parcours nettement moins attendu mais tout aussi romanesque d’une jeune femme à Roland Garros. Il est vrai que je ne suis pas, loin de là, un spécialiste du tennis. Si j’y ai joué avec énormément de plaisir jusqu’à l’adolescence, je n’ai jamais vraiment suivi ce sport. Il m’est certes arrivé au cours de ma vie active d’être invité dans les loges de la Porte d’Auteuil. Malheureusement les obligations professionnelles m’ont rarement laissé le loisir d’assister à plus d’un set ou deux avant de devoir rentrer prestement à la rédaction. Et voilà que maintenant que je ne devrais pas manquer de temps, je continue à l’employer au point de ne rien savoir de ce sommet annuel de la petite balle jaune. C’est ainsi que je n’ai pris conscience que ce matin de l’incroyable parcours de Loïs Boisson dans ce tournoi. Même si cette belle ascension s’est interrompue avant le sommet, elle va lui permettre de sauter au bas mot 300 places dans le classement du tennis mondial en deux semaines. Chapeau un peu tardif, j’aurais dû être un peu plus attentif. Oui mais voilà, j’ai réalisé ce que je n’hésite pas à qualifier de petit exploit personnel quoique, pour être tout à fait honnête, ce soit une performance accomplie en double mixte familial. N’écoutant que notre courage, nous nous sommes rendus hier dans un magasin Ikea, pourvu d’une courte liste d’achats, il faut le dire assez rébarbative. Rien d’autre que quelques articles utiles et pratiques que l’on ne trouve que dans ce temple de la consommation. Or, et c’est là que se situe la performance, en dépit des innombrables sollicitations visuelles, malgré des prix marqués comme étant les plus bas de la planète, nous avons triomphalement résisté à la tentation. Et c’est ainsi que nous sommes arrivés à la caisse en ayant respecté à la ligne près le programme, sans avoir besoin d’un sac à 1 euro pour transporter nos achats. Même les charmantes petites peluches subtilement disposées en amont de la caisse n’ont pas réussi à nous faire craquer alors même que notre petite descendance atteint le cap de sa première année. Pas d’inquiétude, cet enfant prodige sera couvert de cadeaux dès ce week-end. À la suite de quoi, il me faudra prendre un repos bien mérité et profiter du lundi de Pentecôte pour enfin ne rien faire. Après tout c’est un jour de solidarité, et non plus férié, depuis qu’un gouvernement qui avait laissé les plus âgés mourir de chaud lors d’un été meurtrier, n’avait rien trouvé de mieux que de faire porter cette responsabilité aux salariés. Ne l’étant plus – salarié, pas responsable – (Quoique), je m’accorde ce jour du senior.