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Cinq lettres sans nom

30 avril 2025

Je ne vous parlerai pas de la soirée d’hier. Non qu’elle fût mauvaise, au contraire, mais une nouvelle confusion d’agenda m’en a fait rater l’essentiel. Pas de quoi être fier. Je ne vous entretiendrai pas non plus d’anniversaire. Pourtant ce matin, LinkedIn m’a triomphalement annoncé que j’étais inscrit sur ce réseau depuis douze ans. J’avoue cependant n’avoir aucun souvenir des circonstances de cette adhésion. Je ne commenterai pas plus les cent derniers jours, mes talentueux confrères s’en chargent. C’est pourtant de celui qui nous occupe tant depuis trois mois dont j’ai l’intention de vous faire part ce matin : L’innommable. Contrairement à ce que vous pourriez légitimement penser, ce qualificatif n’est pas l’insulte suprême que j’ai trouvée pour désigner celui qui se satisfait si bruyamment d’avoir tout raté en si peu de temps. Si je le qualifie ainsi, c’est qu’hier, vous vous en souvenez peut-être (Non ? Vraiment pas ? Alors c’est ici), l’illustration du Daily Text représentait un homme au corps plutôt massif, aux cheveux mi-longs blonds et épais, coiffés en arrière, au nez droit et fin, aux yeux bleus et au regard intense. Une description discutable et fort peu romanesque, j’en conviens, mais c’est normal, elle a été rédigée par une fameuse intelligence artificielle générative. Non, je ne me suis pas abaissé jusqu’à lui demander de me représenter empaqueté dans un starter kit. Mais si je me suis résolu à m’adresser à ce Chat, c’est que Midjourney qui crée les illustrations de mes textes, refusait catégoriquement les prompts nommant l’actuel président des États Unis. Toute tentative d’aligner les cinq lettres de son nom se concluait par un message s’excusant du fait que « l’AI Moderator » n’était « pas très sûr du prompt ». J’ai donc demandé à une IA d’expliquer ce que je voulais à l’AI. Avec le résultat que vous avez vu. Pas grandiose étant donné le sujet, mais j’ai au moins eu la satisfaction de parvenir à mes fins. Comme je ne suis pas philosophe, je vous épargnerai une grande leçon conclusive mais cette péripétie m’a rappelé la scène d’ouverture de La Vie de Brian, le chef-d’œuvre – et je pèse mes mots — des Monty Python. On y voit une foule de femmes – ou supposées telles — s’apprêter à lapider un pauvre hère qui a eu l’impudence de prononcer le nom de Jéhovah. Je ne vous raconte pas la suite. Si vous ne l’avez pas vue, n’attendez pas une seconde. Si vous l’avez déjà vue, faites-vous plaisir. Ça vaudra mieux que de s’embrouiller avec un logiciel supposément intelligent. Mais sûrement très trouillard