28 avril 2025
Autant vous l’avouer tout de suite, j’ai triché. Pas de quoi être fier, mais pas très grave non plus. Parce qu’il ne s’agissait que d’un jeu vidéo et pour une fois pas de voitures de course. Pour ma défense, j’ai une plaidoirie tout à fait sincère à défaut d’être convaincante. C’est que j’ai une histoire avec ce jeu, un petit bijou qui s’appelle Grim Fandango et qui a été produit au tournant du siècle par le studio de Georges Lucas. L’histoire est un polar qui se déroule au pays des morts mexicains dont on incarne l’un d’entre eux. Les personnages sont donc des squelettes stylisés et surtout très stylés à la mode des 50’s. Tout cela se déroule dans une atmosphère de film noir parodique. Un délice très poétique et très drôle avec des dialogues particulièrement savoureux. C’est beau aussi, même si la finesse des graphismes trahit un peu l’âge du jeu. Et pas si facile que ça. La preuve, je sèche sur la manière de faire sortir le héros du fond de l’océan depuis la fin des années 90 au point d’y avoir renoncé après moult tentatives. Jusqu’à ce week-end quand mon geek de fils m’a appris la réédition de ce petit chef-d’œuvre. Mon sang n’a fait qu’un tour. Foi de Fredo, j’allais résoudre cette fichue énigme. Non mais ! Sauf que malgré ma grande expérience vidéoludique, je suis toujours aussi nul, peinant sur chacune des énigmes. Cependant, ne voulant pas perdre de temps pour faire sortir mon personnage du piège dans lequel il est enfermé depuis 25 ans, tous les moyens sont bons pour arriver à ce stade de l’histoire. Aussi me suis-je tourné vers un site de solutions – de soluces, comme on dit chez nous autres les gamers – pour arriver au plus vite au point problématique. Malgré ma célérité, je n’y suis pas encore mais je m’en rapproche. Lorsque je l’aurai atteint, je me promets d’essayer de me comporter honnêtement et sans aide. Ce qui soulage ma conscience. Laquelle n’est pas si mauvaise. Après tout contrairement au pape, je ne prétends pas être infaillible, loin de là. C’est regrettable et c’est peut-être une autre raison pour laquelle je ne cherche plus à m’inviter au conclave. Au moins ne me fais-je point d’illusions contrairement à nombre de ceux qui étaient à Rome samedi et à qui l’avertissement « Sic transit gloria mundi » aurait peut-être fait du bien. Mais il ne fait plus partie du rituel depuis Jean Paul 1er, m’a appris Wikipédia, mon missel personnel. Dommage, ce ne serait pas plus mal de rappeler à certains que la gloire du monde est éphémère. Encore faudrait-il qu’ils comprennent.
