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Reconnaissance de bêtes

18 avril 2025

J’avais initialement prévu de vous parler ce matin de géopolitique. Et même d’Amérique mais pas de celle que vous croyez. De la mienne, ou plutôt celle de mon papa. D’Haïti donc dont Emmanuel Macron semble avoir découvert que ce pays avait été largement ruiné par le remboursement à la France d’une indemnisation colossale et d’une dette qui ne l’était pas moins. Fardeau qui lui avait été imposé il y a précisément deux cents ans pour le prix de son indépendance – et certainement de son impudence à la revendiquer – et qui a été intégralement payé jusqu’au milieu du XXème siècle. Je n’entre pas dans les détails, vous les trouverez dans la presse de la semaine qui elle aussi vient d’apprendre ce que tous les Haïtiens – même les lointains comme moi – savent depuis longtemps. Mais plutôt que de vous infliger mes humeurs sur ce sujet sensible et sans issue, je préfère vous entretenir d’une affaire qui nous tient en haleine, ici dans notre petite banlieue arborée. Rassurez-vous, je n’ai nulle intention de vous entretenir du service de la dette municipale qui pour être moins importante que celle de mon pays d’origine est assez conséquente. Je serai bien plus léger. Aérien même. Il me semble en effet vous avoir déjà fait part de la présence d’un couple de cygnes à deux pas de chez moi. La saison étant ce qu’elle est, ces nobles animaux ont entrepris leur processus de reproduction. C’est ainsi que Madame s’est installée au bord de la rivière artificielle que j’aperçois de mon bureau pour couver tandis que Monsieur semble patrouiller sur les eaux pour défendre sa future progéniture L’heure est grave et l’affaire est remontée au plus haut niveau, un peu comme la dette haïtienne. Face à la gravité de la situation, la Mairie n’hésite pas à publier des conseils de prudence sur les réseaux sociaux, particulièrement à l’intention des promeneurs d’animaux de compagnie, lesquels sont susceptibles de nuire à la nécessaire tranquillité de la cygnesse. Sage initiative de la part des autorités qui auraient peut-être avantage à rajouter quelques avertissements en cette veille de week-end de Pâques. Qu’un chasseur d’œufs se méprenne et nous serions face à une situation qu’il serait difficile de qualifier autrement que de dramatique. Heureusement, il semble que pour l’heure, les seuls désagréments que subissent ces blancs oiseaux sont les innombrables paparazzi d’un instant qui cherchent à immortaliser ce jeune couple au port princier. Selon mes estimations approximatives, l’éclosion ne devrait cependant plus tarder. Je ne manquerai pas de vous faire un signe dès que les cygneaux s’annoncent. On fera sonner les cloches.