Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Belle complication

17 avril 2025

Hier soir, j’ai eu l’immense plaisir d’accueillir un vieil ami dans mon club. Enfin c’est une image puisqu’il est plus jeune que moi. Mais nous nous connaissons depuis le début des années 90 lorsque jeune journaliste couvrant les médias, il m’avait fait connaître la petite société d’affichage dont il était le directeur commercial. Depuis nous avons évolué professionnellement l’un et l’autre, ne nous perdant jamais de vue très longtemps. Il y a une dizaine d’années, il est devenu un acteur central de la publicité française en prenant – et en développant avec succès – la présidence de la régie nationale de la presse quotidienne régionale. Un poste qu’il vient donc de quitter pour rejoindre la Team retraite. À cette occasion, il m’avait invité à une soirée sur une péniche parisienne d’où la vue avait quelque chose de magique dans le soleil couchant. Aucune métaphore à décrypter dans cette dernière phrase, bien au contraire. Alors que je retrouvais parmi les invités nombre de connaissances, je répondais inévitablement « très bien » à la question récurrente sur ma nouvelle vie. Et vous savez que c’est la pure vérité puisque vous pouvez le constater ici même tous les matins. J’ai d’ailleurs conscience qu’il s’agit d’un rare privilège dans ce monde aux perspectives incertaines et à la lecture si compliquée. Ce que j’ai pu expérimenter en rejoignant ce bateau amarré au pied de la tour Eiffel. Au guidon de ma fidèle moto électrique, je suis entré sur le boulevard périphérique parisien. Jusque-là, tout va bien. Cependant, en me déportant par habitude sur la file de gauche, j’ai constaté que celle-ci était à ce moment, réservée au covoiturage. Or c’est une première pour le visiteur désormais épisodique de la capitale que je suis. Illico, je me rabats vers la droite. Et je me fais doubler par nombre de motos et scooters chevauchés par leur seul conducteur. Interloqué, je me demande si je ne devrais pas les imiter. Mais la combinaison de la peur du gendarme, de la relative fluidité du trafic et de la brièveté de mon trajet me fait renoncer à cette option. De retour à la maison, j’interroge mon fidèle Google pour savoir si oui ou non, un quidam en deux roues en vaut deux en quatre. La réponse n’est pas plus simple que la question mais je vous résume : les deux-roues motorisés peuvent circuler entre les files à condition que les deux autres voies soient embouteillées. Ce qui suppose de déterminer la frontière ténue entre ralentissement et encombrement. Saisi par ce doute, je poussais mes investigations pour découvrir que j’étais dispensé de ces calculs spécieux. En effet, les véhicules électriques à deux roues sont autorisés sur ces voies en toutes circonstances quel que soit le nombre de passagers. Quand je vous dis que la vie est belle. Et compliquée.