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Vieux cadran

4 avril 2025

Dans ma collection, ou plutôt mon accumulation de montres, se trouve une très ancienne Swatch dont le cadran est orné des mots « Don’t » à midi, « be », à trois heures, « too » à 6 heures et « late » à 9 heures. J’aime beaucoup ce modèle et si son bracelet en plastique n’était pas aussi abîmé par les ans, j’aurais pu la porter aujourd’hui. Car oui, je suis loin d’être à l’heure. Alors que je m’apprêtais à écrire ces lignes en essayant de faire abstraction du cadre majestueux dans lequel je me trouvais, une consœur est passée me saluer. Nous assistons tous les deux au Grand Prix de la Communication extérieure dont je vous entretenais hier. Cette manifestation se tient à l’abbaye de Cernay, ancienne maison de campagne – si l’on peut dire – de la famille Rothschild transformée en hôtel de grand luxe. Après quelques échanges de civilités matinales, cette jeune femme commence une phrase à propos du président des États-Unis. Aussitôt je l’interromps au prétexte que je ne veux rien savoir de la dernière foucade de ce dingue. D’une part parce que j’essaye de préserver ma santé mentale qui comme celle d’une bonne partie de la population de la planète est sérieusement mise à l’épreuve, de l’autre parce que je n’ai pas le temps de m’appesantir sur la question. Comme cette personne m’avait complimenté auparavant sur mes textes, j’en profite pour m’excuser de cette impolitesse. Une autre de mes amies, également consœur – oui j’en ai beaucoup – présentement entre deux jobs, m’expliquait qu’il lui arrivait de trouver les journées un peu longues entre deux missions. J’avoue que c’est une sensation que je ne connais pas. La réalité est que pour un retraité, je me trouve très occupé ces derniers temps. D’un événement à l’autre, d’articles en éditos, je cours derrière les minutes qui filent nettement plus vite que moi. Je ne m’en plains pas, bien au contraire. Par rapport à d’autres époques où la direction d’un journal m’occupait largement plus et où les tâches et missions que je devais accomplir n’étaient pas également passionnantes, je profite aujourd’hui d’avoir le choix de mes urgences. La première, celle qui m’occupe l’esprit au lever est de vous écrire et tant que cela restera un plaisir, je l’accomplirai sans sourciller. Mais pas toujours dans les temps. Je devrais peut-être faire réparer cette montre.