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Sans titre

7 mars 2025

J’aimerais tant arriver à me réconcilier. À faire la paix. J’essaye pourtant, je fais des efforts. Mais il y a toujours quelque chose qui coince. Ne croyez surtout pas que je pète les plombs et que je me suis mis en tête de régler les problèmes du monde à la place de notre président. Je lui laisse volontiers. Mon souci est beaucoup plus terre à terre. Empli du désir de bien faire et d’adopter des pratiques responsables et durables (on ne rit pas dans le fond), je m’applique à emprunter les transports en commun plus souvent qu’auparavant. Cependant ma bonne volonté se heurte souvent à une réalité contrariante. J’ai ainsi la déplorable habitude de perdre quasi systématiquement mes tickets de métro en cours de voyage. Et si j’ai rarement été contrôlé et donc verbalisé, je n’aimais pas cette situation. Autant dire que j’ai accueilli avec enthousiasme l’introduction au début de l’année du paiement sans contact sur l’ensemble du réseau. Dès le 1er janvier ou presque, j’ai téléchargé l’appli idoine pour acheter les billets en un clic. Et ne point les perdre. Ce que je voulus faire hier, ayant décidé impromptu d’aller visiter un fameux marché d’antiquités situé à une station de RER de mon domicile. Mais voilà que par l’un de ces mystères de la modernité numérique, le sésame se refusa à arriver sur mon smartphone. Après moult tentatives, je me résolvais à acheter un ticket en carton au distributeur. Ayant fait mon choix dans le menu déroulant, la machine me délivra le billet que je m’empressais d’enfiler dans la fente prévue à cet effet. Las, le tourniquet refusait de tourniquer tandis qu’une lumière rouge agrémentée d’une sonnerie stridente me signifiait que mon titre de transport n’était pas valable. Le train arrivant et le temps manquant, je profitais de ma taille pour enjamber la barrière récalcitrante. À peine dans le wagon, j’inspectais ce traître billet pour découvrir qu’il me permettait exclusivement de circuler en RER dans Paris intra-muros. Et non extra où je me trouvais. D’où le rejet infamant en dépit de la tarification unique que l’on circule dans ou hors de la capitale. Apparemment les composteurs ont été tenus à l’écart des changements. Laissant là mes réflexions amères, je me dirigeais vers l’entrée de la foire pour apprendre que pour l’heure, elle n’était ouverte qu’aux professionnels dont je ne suis pas. Quelque peu dépité, je décidais de rentrer à pied plutôt que d’affronter à nouveau les mystères de la tarification urbaine. Après tout il faisait doux et le chemin est assez agréable. Rentré à la maison, il y avait du courrier dans la boîte aux lettres. Le magazine de la Région Île-de-France dont la couverture promettait « une révolution dans les transports ». Sans moi.