27 février 2025
On cause, on cause et le temps file. Alors que je vous entretenais des bonheurs comme des affres de ma petite vie quotidienne, nous avons discrètement passé avant-hier le cap des 200 numéros de ces textes. Cela fait donc exactement un an que j’ai commencé à vous écrire tous les matins ou presque. Et donc autant de temps que vous lisez mes élucubrations. Je n’ai vraiment pas l’impression que ce soit un exploit ni même un travail tellement j’aime le faire. Aussi, quand je vois un pouce levé ou que l’un d’entre vous m’encourage au hasard d’une rencontre, je me dis que ce sont deux plaisirs qui se croisent et cela renforce encore plus le mien (de plaisir, oui c’est un peu confus, mettons cela sur le compte de l’émotion). En ces occasions, d’aucuns me demandent comment je fais pour trouver de la matière à alimenter cette newsletter tous les jours. Ma réponse habituelle est que je ne sais pas vraiment mais que plus j’en fais, plus c’est facile. Et s’il m’est arrivé de vous avouer ici que les rouages de mon imagination avaient été un peu plus durs à mettre en route ce n’est jamais vraiment grave. Pourtant si j’ai la chance de jouir d’une totale liberté, il m’arrive de me refréner. Ce n’est pas de l’autocensure, juste un mélange de bon sens et de respect. Ainsi hier, alors que je cheminais avec un camarade vers un restaurant, j’ai aperçu une bande de pigeons s’adonnant à une activité particulièrement crado. Tellement que je ne préfère pas vous en dire plus, sachant que vous allez vous-même déjeuner d’ici peu. Mon ami ayant également constaté le comportement répugnant de ces volatiles, il me suggéra que je tenais là le sujet de mon édito du lendemain. C’est-à-dire d’aujourd’hui. Ce à quoi je lui rétorquais après réflexion – ça m’arrive parfois en fin de matinée – qu’il me faudrait trouver un angle subtil pour éviter de dégoûter mon lectorat délicat. Il aurait été assez facile de filer la métaphore sur le comportement de certains personnages publics. Mais j’ai décidé de n’en rien faire, ne trouvant pas comment traiter le sujet de bonne manière. Ce n’est pas parce que l’on doit prendre des décisions tous les jours que l’on peut faire n’importe quoi. Il est vrai que je ne suis qu’un journaliste retraité habitant dans une maison rose. Mon bureau est rectangulaire et mes textes n’ont strictement aucune influence sur la marche du monde. Mais j’en ai quand même écrit deux cent un. Plus un.