19 février 2025
Vous ai-je déjà dit que je fis mon voyage de noces en Grèce ? Je ne le crois pas. Un ami m’ayant fait gentiment remarquer que je faisais souvent allusion à mon âge dans ces textes, je dirais que c’était il n’y a pas si longtemps. Mais il est vrai que Cronos est rapide. Je me souviens pourtant très bien de la beauté dépouillée des sites, de l’immensité de certains paysages comme celui de Delphes, au pied du Mont Parnasse où tu comprends pourquoi les anciens situaient leurs dieux au sommet des montagnes. J’ai repensé à ces belles ruines l’autre soir devant ma télévision alors que je m’adonnais à mon zapping vespéral à la recherche d’une bonne fin à déguster. La pêche n’est pas toujours bonne mais ce soir-là, elle était excellente. Je suis arrivé en pleine bataille entre des milliers de soldats dont la tête était protégée par ces casques qui descendent jusqu’au nez. Face à eux, d’immenses entités plus ou moins fumeuses se livraient un combat passablement destructeur pour l’environnement et l’architecture locale. C’était titanesque. Et pour cause, en affichant les infos, j’apprenais que j’étais en train de regarder le dernier quart d’heure de « La Colère des Titans », un néo péplum particulièrement spectaculaire peuplé de stars et de dieux. Après l’avoir vu tu ne t’étonnes plus de l’état du temple de Zeus à Olympie. Mais ce que j’aime dans ces navets, c’est qu’à un moment – précisément celui où je suis arrivé –, la situation semble irrémédiablement perdue. Le méchant – ici le dieu Arès incarné par Edgar Ramirez que j’ai admiré en Carlos – a toutes les cartes en main. Rien ne semble plus pouvoir l’empêcher de pulvériser le reste du décor et d’exercer un pouvoir aussi absolu que nocif sur le monde, l’univers et le reste. Sauf que par un inévitable retournement de situation, le bon dieu – Liam Neeson qui pour une fois n’est pas un ancien de la CIA cherchant à venger la mort de sa femme ou de sa fille – trouve enfin le sort qui lui permet de régler le problème en deux secondes. Le vilain est réduit – littéralement – en poussière et ses hordes sauvages se dissolvent itou. Générique et dodo. Le lendemain cette issue miraculeuse me revient en écoutant les infos. Sous ma douche je me plais à continuer à rêver qu’un dieu quelconque mette fin à ce nanar dramatique. Dans lequel nous n’en sommes qu’au début. De la fin ?