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Discernement d’identité

18 février 2025

Elle vous a plu, mon histoire drôle d’hier ? Eh ben j’en ai une autre. Attendez, ne partez pas ! Laissez-moi une chance. D’autant qu’elle est un peu moins drôle mais aussi nettement moins triste. Ne serait-ce que parce qu’elle concerne l’être le plus merveilleux du monde, autrement dit mon petit-fils. Ce jeune homme dont on compte encore l’âge en mois devait se faire délivrer un passeport. Son deuxième puisqu’il dispose déjà d’une ID américaine après avoir été déclaré à l’ambassade de ce pays qui nous est aussi cher que problématique. Il faut reconnaître, d’après le récit qui m’en a été fait par sa mère, que le personnel consulaire avait été extrêmement encourageant et surtout très tolérant quant à la photo d’identité. Du haut de ses trois mois à l’époque, ce garçon aussi précoce soit-il, ne tenait pas encore bien sa tête. Autant dire qu’il était incapable de se conformer aux stricts critères d’identification requis pour l’obtention du précieux document. Qu’à cela ne tienne après quelques essais un peu acrobatiques, le responsable avait approuvé le résultat avec l’exubérance dont peuvent faire preuve nos amis d’outre-Atlantique. Mais s’il est américain par son père, cet enfant est également français par sa mère autant que par le droit du sol. Il lui fallait donc également un passeport bien de chez nous. Rendez-vous a donc été pris en ce début d’année pour ce qui n’est qu’une formalité, en particulier en ce qui concerne la photo étant donné ses progrès – forcément – fulgurants. Mais, la loi est la loi, ni rire, ni sourire, ni mimique de quelque nature que ce soit ne sont tolérés par les autorités, pas plus qu’un regard fuyant l’objectif. Après quelques essais avec un photographe professionnel et dûment accrédité, il fut décidé de prendre le meilleur des clichés et de le retoucher. En toute légalité bien sûr. Et c’est ainsi que j’ai vu ce charmant bambin transformé en élève modèle au regard flou et à la bouche reconstituée. Car il sourit beaucoup et c’est ce qui me fait craquer. Mais pas les logiciels de reconnaissance faciale qui préfèrent une image trafiquée – mais conforme – à la réalité complexe d’un visage humain. Il faut croire que le discernement artificiel n’est pas encore au point. Je ne sais pas vous, mais ça me laisse quelque peu perplexe sur la fiabilité de ces contrôles. Mais je ne suis pas parano. Juste grand-papa gaga.