14 janvier 2025
Vous avez dû vous en rendre compte depuis le temps, je suis un garçon sentimental. Pas d’inquiétude, je ne vais pas vous entretenir de mes émois passés – l’âge assagit —, vous avez déjà assez de soucis comme ça. Si j’ai ainsi commencé ce texte, c’est parce que j’ai une certaine tendresse pour un garçon qui fait l’objet de vives critiques ses derniers jours. Je veux parler du toujours jeune Mark Z. J’ai maintes fois fait part de mes critiques à son égard, mais toujours avec bienveillance. C’est vrai quoi, après tout c’est en grande partie grâce à lui que nous nous connaissons. Même si nous nous trouvons présentement sur un réseau concurrent, serions-nous amis sans lui ? Nous connaîtrions-nous seulement ? Alors oui, Mark est une personnalité difficile à cerner. Mais il faut le comprendre à défaut de le pardonner. Tel un enfant aussi surdoué que suractif, il a tendance à papillonner, à changer de marotte tous les quatre matins. Avec plus ou moins de succès. C’est ainsi qu’il n’a absolument pas vu l’intelligence artificielle arriver. Il était alors aveuglé par ses lunettes de réalité virtuelle avec lesquelles il se promenait dans son Métavers désert. Depuis, il est revenu parmi nous et peut-être est-ce ce trouble que l’on ressent lorsque l’on enlève des lunettes de VR, mais il a un peu de mal à retrouver ses marques. Et voilà qu’il a annoncé sans détour qu’il renonçait à toutes les mesures prises pour améliorer la fiabilité de ses réseaux, provoquant stupéfaction et inquiétude. Ce retournement total de conviction à en effet de quoi interroger. Le triomphe du type qu’il avait viré de chez lui il y a quatre ans y est naturellement pour quelque chose. Et que dire de celui avec qui il voulait se battre à la récré et qui est maintenant assis à côté du proviseur ? Ben oui, Mark, il est perdu, faut le comprendre. Il essaye bien de se donner un look de dur masculiniste avec son sweat-shirt noir et sa chaîne dorée autour du cou, mais ça ne trompe personne. Sa nouvelle coiffure à bouclettes dorées lui donnerait presque un air de Petit Prince demandant qu’on lui dessine un mouton. Sauf que là, c’est autre chose qui se dessine. Et ce n’est probablement pas très joli.
