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Les clés du pouvoir

9 décembre 2024

Ce week-end, je suis entré en hibernation partielle. Contrairement à ce que pourraient penser mes lecteurs et amis habitant en région parisienne, cet état n’est pas – seulement — dû à la luminosité qui fait douter, aux alentours de 10 heures du matin, de l’existence d’un astre solaire. La raison est nettement plus triviale et tient simplement au fait que dimanche, s’est couru le dernier grand prix de Formule 1 de la saison. Rien de grave donc si ce n’est que d’ici à la mi-mars, le rythme de mes fins de semaine ne sera pas dicté par celui des différentes sessions de ces événements. Cela ne m’attriste pas particulièrement pour deux raisons principales. La première est que jamais la saison de F1 n’a été aussi longue et ne s’est terminée si tard, ce qui raccourcit la période de vacances. La seconde est que je connais ce léger spleen depuis si longtemps que je m’y suis parfaitement habitué. Après tout le manque est aussi une forme de plaisir. De ce point de vue, ce dimanche a été assez particulier – et fort agréable — puisqu’il était avant tout consacré à ma famille et à de très chers amis. Ce qui a eu pour conséquence que j’ai regardé cette dernière course en différé, assez tard le soir. Aucune importance du point de vue sportif mais grande incidence sur ma perception du monde. Car pour préserver un peu de suspense je me suis interdit de consulter les informations sur internet ou ailleurs pendant toute la journée. C’est ainsi que j’ai découvert en décalage la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky avant qu’ils ne visitent Notre Dame de Paris revenue d’entre les flammes. À voir leurs têtes sur le perron de l’Élysée, je n’ai pas été très rassuré par la teneur de leurs échanges pour rester dans un style très Quai d’Orsay. De même n’ai-je appris la chute du boucher de Damas que fort tard dans la soirée. N’ayant pas suivi de près la situation dans ce pays, j’ai été un peu surpris par cette fuite soudaine. Moins par sa destination. Ce matin en allumant la radio, j’ai entendu une docte personne que je n’ai pas identifiée – peut-être un ministre, démissionnaire ou hors service – déclarer que cette issue sans gloire était un avertissement pour tous les dictateurs de la planète qui doivent s’attendre à subir le même sort un jour ou l’autre. Puisse-t-il avoir raison. Mais je crains qu’il ne faille avant tout ne pas créer les conditions de leur accession au pouvoir. En leur laissant les clés.