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Dépêches et des pépites

5 décembre 2024

Que faut-il faire avec les alertes ? Je pose cette question un peu brutalement ce matin, mais il est temps de trancher. Je suis sûr que, comme moi, votre téléphone vibre de temps à autre pour vous prévenir d’un événement urgent. Une vigilance météo colorée, l’imminence de la prolongation du stationnement payant ou le rappel du rendez-vous chez le dentiste, c’est un carrousel infini d’avertissements qui allume l’écran de mon smartphone. Et oui, je sais parfaitement que l’on peut gérer ces notifications intempestives, merci. La question est de savoir lesquelles garde-t-on ? Qu’est-ce qui est assez important pour justifier ces intrusions aussi insistantes que fréquentes ? Naturellement chacun à sa réponse et ses priorités. Aucun doute pour le stationnement en ce qui me concerne. Déjà nettement plus pour Doctolib qui de toute façon m’envoie aussi des SMS et des mails. En réalité, celles qui me posent question sont les applis d’info. Parce que je veux tout et son contraire. Être prévenu de la chute du gouvernement mais pas nécessairement de toutes les réactions, de tous les commentaires, de toutes les tribunes et autres éditoriaux. Suivre l’actu internationale mais pas celle des influenceurs. C’est très fin et impossible à démêler. Je subis donc sans broncher ce flux qui me rappelle un peu les dépêches de l’AFP que je découpais dans les premiers temps de ma vie professionnelle. Les téléscripteurs (je mets ici un lien Wikipédia pour mes plus jeunes lecteurs, ne me remerciez pas) déroulaient sans fin leurs rubans de papier sur lesquels s’écrivait l’actualité. J’étais alors fasciné par ces rouleaux qui racontaient le monde. Mon boulot était de trier ces dépêches avant de les distribuer aux journalistes. Quand il y en avait une qui était marquée « Urgent », la machine sonnait et je me précipitais pour la donner au rédacteur en chef. Mais parmi ce flot, il y avait aussi quelques perles. Un fait divers délirant, une annonce improbable, une déclaration stupide, toutes sortes d’articles qui n’intéressaient pas les sérieuses rédactions que j’alimentais. Je mettais de côté ces pépites rigolotes et les compilais dans un dossier avec le projet chimérique d’en faire un livre. Je suis retombé dessus il y a quelque temps en rangeant mon bureau. L’encre avait totalement pali et ces bouts de papiers étaient devenus parfaitement illisibles. Il avait fallu des années pour effacer ces infos ineptes. Une fraction de seconde aujourd’hui. C’est certainement mieux. Mais moins poétique.