Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Bon prix

26 novembre 2024

Hier sur Facebook, un ami – un vrai — a reposté une vieille image nous montrant tous les deux sur un podium brandissant un trophée. Le souvenir en question date de 2016 et nous n’avons pas tellement changé, il me semble. Sur la photo, Xavier Dordor parle – normal — et moi je regarde le vide avec une intelligence tellement rare qu’on ne la perçoit pas. Avant de revoir cette image, j’avais complètement oublié cet épisode et c’est une des vertus des réseaux sociaux, car oui, ils en ont quelques-unes, de rappeler des bons moments. D’autant que si j’ai distribué des prix par brassées au cours de mes années à la tête du magazine qui m’a valu cet honneur, je n’en ai pas reçu beaucoup. À part celui dont je vous entretiens ce matin, il me semble que j’ai été « élu » journaliste média de l’année. Je mets des guillemets car les circonstances de cette nomination sont assez éloignées de celles de l’Albert Londres ou du Pulitzer. Mais ça m’a quand même fait très plaisir. D’une part, parce que hormis celui de la camaraderie, je n’en ai pas eu d’autres à l’époque où l’école en distribuait encore en fin d’année. Et d’autre part parce que cela couronnait non seulement mon boulot mais surtout celui de la bande avec qui je bossais. Feu mon patron (j’en ai eu plein mais quand j’utilise cette expression il s’agit de Christian Blachas) m’avait expliqué un jour qu’il montait sur scène pour remettre des médailles – rarement en recevoir — et faire des discours parce qu’il représentait CB News, même les soirs où il avait plutôt envie d’aller se coucher. Je me suis appliqué à suivre cette règle et à vrai dire, dans la grande majorité des cas, avec grand plaisir. Car c’est très agréable de rendre les gens heureux en les appelant à monter sur scène pour recevoir une récompense, fut-elle une simple plaque de verre. Le plus épatant était peut-être le fait que certains de « mes » lauréats dont le talent était primé tous les ans, affichaient un égal bonheur lors de chaque cérémonie. Je le vérifie tous les jours sur LinkedIn, particulièrement en cette fin d’année où vous êtes nombreux à poser fièrement au photocall pour immortaliser cet instant de gloire quasi wharolien. Et ceux qui prétendent que trop de prix tuent les prix n’en n’ont jamais gagné. Ils devraient essayer, par les temps qui courent, c’est un très bon remède à la déprime. Et ça n’a pas de prix.