15 novembre 2024
Je n’ai pas fait d’études pour devenir journaliste. C’est le hasard qui m’y a mené. Mais comme il fait bien les choses, c’était exactement la profession qui me convenait. Cependant après une bonne dizaine d’années, je me suis posé des questions sur ma vocation qui n’en était pas vraiment une. Je sortais d’une expérience professionnelle particulièrement éprouvante et j’ai eu envie de changer de métier. J’ai donc rejoint une agence créée par un ami d’enfance pour y faire ce que l’on appelait alors du multimédia. J’y ai appris beaucoup de choses, travaillé avec des gens sympathiques, changé de perspectives mais après quelques mois j’ai compris que le journalisme était vraiment le métier pour lequel j’étais fait. Pas seulement parce que j’aime écrire ou enquêter, mais aussi – et peut-être surtout – parce qu’il me permet de rencontrer de nouvelles personnes tout le temps. Chaque matin ou presque de ma vie active, je me suis réveillé en me disant que j’allais faire des rencontres. Et la plupart du temps c’était vrai. Des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, et intelligents ou des cons, attachants ou détestables, peu importe. C’est une sorte d’aventure purement humaine. Et pour mon plus grand bonheur, elle se poursuit aujourd’hui. Certes, le rythme des découvertes a baissé, mais j’ai encore ce plaisir de temps à autre. J’ai ainsi hier matin fait la connaissance d’une femme que je connaissais déjà. Mais pas très bien car nous nous étions croisés dans des cocktails, soirées et autres mondanités professionnelles sans avoir jamais eu l’occasion d’échanger réellement. Ce fut une belle découverte. La journée commençait bien et elle promettait de se terminer de même. J’avais en effet inscrit sur mon agenda une rencontre avec le grand patron de Renault, Luca de Meo pour le lancement du livre qu’il vient de publier. J’étais d’autant plus impatient de le rencontrer, ne serait-ce que quelques secondes, que j’ai longtemps essayé, sans succès de l’interviewer pour le mettre en couverture du journal que je dirigeais. Mais en arrivant sur les lieux de la réception, je me suis aperçu qu’elle avait eu lieu la veille. Être un bon journaliste, c’est aussi savoir tenir son agenda. J’ai encore des progrès à faire.