14 octobre 2024
Dans quelques heures, je vais retomber en enfance. Ceux qui me connaissent un peu vont dire que je ne vais pas tomber de bien haut, ce qui est assez surprenant compte tenu de ma taille actuelle. Je leur répondrai que mon premier souvenir du Salon de l’Auto est un phare, ou plutôt deux, ceux de la DS qui tournaient en même temps que le volant. Je devais être sensiblement plus haut que la Citroën en question mais il me fallait encore traverser une forêt de jambes pour apercevoir les autos. Il s’agit de mon premier souvenir mais pas de ma première visite puisque j’y étais allé avec mon père qui n’était déjà plus de ce monde lors de ce salon de 1969. On l’appelait encore ainsi et non Mondial. Et pourtant, du monde, il y en avait. Tellement que je me souviens également avoir été au bord de tomber dans les pommes et de devoir quitter prématurément ce qui était pour moi une boîte à merveilles. Qu’en sera-t-il cet après-midi ? Je ne prévois pas de faire un malaise vagal – c’est comme ça qu’on dit à mon âge — et je verrai plus de crânes, garnis ou non, que de guiboles. J’aurai certainement l’occasion de vous en reparler mais je sais déjà que j’aurai ce même ravissement à l’instant où je pénétrerai dans le Hall 1 du Parc des Expositions. Ce moment où la lumière trop forte, les couleurs trop vives et les sons trop puissants te sautent à la figure. Indépendamment des sensations, une autre chose n’aura pas changé : la découverte de modèles inconnus. Et encore, à dix ans j’en savais plus sur les nouveautés que je n’en suis informé aujourd’hui. Non que cela ne m’intéresse pas, la preuve, mais je suis submergé par l’avalanche de nouvelles marques, surtout chinoises, et de leurs nombreux modèles. Je ne m’intéresse plus autant à l’actualité que lorsque je dévorais les numéros « Spécial Salon » de l’Auto-Journal et de ses confrères. Ce n’est pas seulement une question d’âge. J’aime toujours ces objets, je les admire et j’en suis curieux, mais je réserve ma passion pour les machines de course, surtout les anciennes. Celles dont notre monde se détourne, à juste titre je l’admets, mais qui continuent à faire vibrer mon petit cœur de boomer. Celui qui était hypnotisé par les yeux de la DS.