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Pétards numériques

16 septembre 2024

Je ne comprends rien. Et je ne parle pas de la situation politique dont j’avoue qu’elle m’intéresse de moins en moins. C’est le fonctionnement de certains réseaux sociaux qui me donne l’impression d’avoir un cerveau en guimauve. Je ne crois pourtant pas être atteint du syndrome de la déconnexion par l’âge. Je viens de lire un polar dans lequel le héros qui a mon âge est aussi à l’aise avec son ordinateur qu’un président de la République face à l’Assemblée nationale, ce qui m’a un peu énervé. Parce que cela traduisait surtout la défiance de l’auteur à l’égard de la modernité. Ce n’est absolument pas mon cas. Mais quand j’arrive sur Threads, le X de Meta, je retrouve les sensations que j’avais enfant lorsque j’ouvrais mon livre de math. C’était très joli, la maquette était ludique mais rien de ce que je lisais n’avait du sens. De même, je poste consciencieusement mes textes sur ce réseau à l’apparence élégante. Et tous les matins une pastille rouge sur l’icône du cœur semble vouloir indiquer un certain degré d’approbation de mes contenus. Or, sous cette rubrique ne s’affichent que des informations à propos de gens que je ne connais pas sur des sujets qui me sont totalement étrangers. Au point que je me demande si je vais continuer à consacrer cinq minutes par jour à ce mystère, probablement sans intérêt. D’autant qu’il y en a d’autres. Des mystères. Ainsi, je suis obligé d’avouer qu’en dépit de ma grande et surtout légendaire modestie – vous ne saviez pas ? -, je ne peux m’empêcher de regarder les statistiques de mes publications sur LinkedIn. Lequel ne manque jamais de me flatter en soulignant les formidables performances de mes écrits. Non sans ajouter qu’elles seraient encore meilleures si je me décidais enfin à passer à la version payante. On verra, mais devant ces graphiques, ma congénitale incompétence en matière de calcul me plonge dans un abîme de perplexité. Mais il y a peut-être un espoir. J’ai appris ce matin qu’Open AI, le papa de Chat GPT, testait une intelligence artificielle « douée de raison » qui réfléchit avant de répondre lui évitant ainsi d’avoir des « hallucinations », indique l’article. Ce qui laisse supposer que jusqu’à présent, ces machines répondaient instinctivement des bêtises après avoir fumé des pétards numériques. Ce n’est pas très rassurant. Mais je me sens moins seul.