13 septembre 2024
Il y a quelques années, j’ai fait une importante découverte sur moi-même. Non je ne suis pas l’Élu, ni le fils caché de Jimi Hendrix, mais contrairement à ce que je croyais, je ne suis pas paresseux. Ce que nombre de mes enseignants avaient pourtant fini par conclure et je les comprends. En réalité je suis un improvisateur. Et j’en ai pris conscience grâce à Daniel Cohn-Bendit. Je ne l’ai jamais rencontré – j’aurai bien aimé – mais lorsqu’il a quitté le Parlement européen dont il fut l’un des élus les plus populaires, il a expliqué qu’il n’écrivait jamais ses discours. Il lui suffisait de savoir ce qu’il voulait dire et il improvisait pour l’expliciter. Eh bien c’est exactement ce que je suis en train de faire à l’instant. Et ce que je ferai ce soir, ma guitare à la main. Mais la différence entre ces deux activités, c’est qu’autant il m’est complètement indifférent d’atteindre la perfection avec mon instrument, le plaisir résidant dans la divagation musicale à l’écart de tout public, autant je cherche à vous livrer un texte aussi propre que possible, c’est-à-dire nettoyé de redites et de fautes d’orthographe, de grammaire ou de syntaxe. Je sais que je n’y arrive pas tout le temps, loin de là, et j’en profite pour remercier publiquement les lecteurs qui m’envoient délicatement, à peine ma prose publiée, un message pour me signaler l’un ou l’autre de mes errements. Ils se reconnaîtront mais j’espère qu’ils ne m’écriront pas ce matin. Tout cela pour vous expliquer pourquoi vous avez reçu le texte d’hier longtemps après l’heure habituelle. Simplement parce que je prenais un café avec une amie très chère avant de déjeuner avec un camarade qui ne l’est pas moins. Cher. Et comme j’avais un peu de temps entre ces deux rendez-vous, j’en ai profité pour écrire la chronique du jour sur mon PC portable, confortablement installé dans une brasserie parisienne. Très bien, et pourquoi ne pas l’avoir envoyé alors ? Parce qu’il me fallait le temps de la relecture, de la vérification, de l’enrichissement, qui est au moins aussi long que celui de l’écriture. Contrairement à ce que certains semblent penser, y compris dans les plus hautes sphères, l’improvisation, ça ne s’improvise pas. Enfin, je me comprends. Pas vous ?