9 septembre 2024
Au cours de ma carrière universitaire, aussi longue qu’improductive, j’habitais encore chez mes parents, non loin de la fac que je m’efforçais de fréquenter. Il suffisait de prendre le bus pour m’y rendre en moins d’un quart d’heure. Le seul problème était le temps d’attente totalement aléatoire avant de voir apparaître le 62 qui devait se frayer un chemin le long de rues très encombrées et sans l’aide d’une voie dédiée. Résultat, il pouvait être plus rapide d’y aller à pied. Non sans risquer, à peine la marche entamée, de se voir dépasser par le véhicule tant attendu, déclenchant en moi une rage impuissante contre la terre entière avec une attention particulière pour l’opérateur de transport ainsi que pour l’innocent chauffeur. Sans qu’il ne me traverse l’esprit de courir pour le rattraper. Nous avons tous connu ce genre de mésaventure. La dernière en date en ce qui me concerne, remonte à vendredi dernier. Après tout un été à l’écart de l’agitation olympique, j’avais décidé d’aller enfin voir la flamme en volume et non plus seulement en photo – souvent très belles, je vous félicite – sur les réseaux sociaux. Écoutant la sagesse de ma femme, nous décidions de prendre le RER. Derechef, nous nous rendions à la station pour découvrir qu’un incident technique perturbait considérablement le trafic. Car, immense progrès par rapport à ma jeunesse, on peut aujourd’hui savoir que la rame que vous attendez sera en retard. Mais ce soir-là, nulle autre précision sur le temps d’attente estimé. Aussi, décidions-nous de renoncer à ce voyage, pour passer une soirée beaucoup plus flemmarde dans un restaurant à l’entour. Et c’est ainsi qu’une minute ou deux après avoir quitté la station, nous entendions une rame y entrer en direction de Paris. Devions-nous courir pour reprendre le fil de notre idée première et voir enfin ce monument éphémère ? Je n’en suis pas fier et je l’avoue : la flemme l’a emporté sur la flamme. On ne se refait pas.