30 août 2024
Déjà vendredi ! Dire que la semaine dernière à cette heure-ci je paraissais dans la maison de l’un de mes plus anciens amis au fond de la Normandie jadis industrielle. Je dis l’un de mes plus anciens et non pas vieux, parce que, si nous nous sommes connus au lycée, je suis le plus âgé. Comme tous les gens de notre génération, nous avons nos habitudes et l’une des siennes est d’acheter tous les matins le journal de la veille au soir qu’il réserve à l’épicerie du village. Ce qui me permet de retrouver la sensation de tourner les grandes et fines pages de ce titre. L’expérience est en effet plus tactile qu’intellectuelle puisque la plupart du temps, j’ai déjà lu une très grande partie du contenu dans l’appli dudit média. Pourtant j’aime redécouvrir ces articles dans la maquette pour lesquels ils ont été écrits. Cela me permet de comprendre l’organisation des pages avec le texte principal, les papiers d’appui, les encadrés… toutes choses que l’on ne peut percevoir dans la linéarité de la version numérique. L’autre raison pour laquelle j’aime l’édition papier, c’est le carnet. Ce n’est pas une question d’âge, je l’ai toujours lu. Ce n’est pas non plus de la curiosité morbide puisque je ne le lis jamais en ligne. Aujourd’hui, j’apprends la disparition de mes connaissances, proches ou moins proches sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que cet été j’ai su qu’un grand publicitaire, Bertrand Suchet, nous avait quittés. Il avait créé de fameuses agences puis dirigé d’une main ferme et déterminée le Club des Directeurs artistiques. Je l’ai surtout fréquenté lors de cette dernière époque et j’ai le souvenir d’un homme rond, plein d’humour et d’appétit mais aussi déterminé et exigeant. Une autre disparition m’a affectée cet été, celle d’un garçon plus jeune et tout aussi créatif, Adrien Moisson. Un esprit brillant et surprenant, voire déroutant, que j’ai eu la chance de croiser il y a quelques années et dont la rencontre m’a marquée. Il a décidé de partir au grand désarroi de ceux qui le connaissaient et l’aimaient laissant sans aucun doute un grand vide. Quand j’apprends ce genre de nouvelle sur Facebook ou LinkedIn, je ne sais jamais comment manifester ma réaction. L’émoji est déplacé, les formules de condoléances trop empruntées. Raison pour laquelle je profite de ce texte matinal pour leur dire au revoir et exprimer mon émotion.