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Raisonnement fallacieux

5 juillet 2024

Je ne crois pas en Dieu mais je crois aux miracles. Aucune contradiction dans cette affirmation. Il n’y a pas besoin d’intervention divine pour avoir de la chance. Cela nous est tous arrivé, ces moments où tout se présente si mal que la seule chose à faire est de fermer les yeux en attendant la catastrophe et que, contrairement à toute logique apparente, tout s’arrange. L’un de mes premiers souvenirs d’un tel retournement de situation remonte à mes années d’étudiant. J’attendais, assis dans un couloir de passer un oral qui s’annonçait catastrophique. Normal, je n’avais pas mis les pieds en amphi et encore moins ouvert un cours. Et pourtant, cela aurait pu m’intéresser puisque c’était de l’histoire du droit, autrement plus digeste que le civil, le pénal ou pire, l’administratif. Mais voilà, à cette époque, il faut croire que j’avais mieux à faire qu’étudier. Tel un condamné au pied de l’échafaud, je ne me faisais aucune illusion, lorsque mon voisin de galère laissa tomber une fiche de révision. Pour meubler l’attente, je jette un coup d’œil dessus. C’est intéressant, ça parle du droit napoléonien. À peine ai-je terminé ma lecture que je suis appelé à plancher et devinez sur quel sujet je tombe… Je suis ressorti de la salle avec la meilleure note de ma carrière. Peut-être même, ai-je sauvé mon année. Mais pas mes études supérieures qui à ce rythme-là ne pouvaient pas aller bien loin. Cela se passait à la faculté de Tolbiac où j’ai appris cette semaine que le candidat dont nous ne voulons pas avait également fait ses études. Et que ses résultats avaient été exécrables. Compte tenu de mon passé en ces lieux – longtemps avant lui — je ne peux pas prendre ces révélations comme un argument suffisant pour le disqualifier à Matignon. S’il fallait avoir de bons résultats pour réussir sa carrière professionnelle, vous ne liriez pas ce texte. Mais au-delà de cette lamentable comparaison (pour moi), il me semble que le fait d’avoir été un cancre n’influe en rien sur l’électorat de ce personnage et de son parti. Comme si le fait de ne pas être énarque garantissait d’être plus proche du peuple. Raisonnement fallacieux, dirait un prof. Mais il n’y aura pas de miracle. Il ne tient qu’à nous d’éviter de le voir mis en œuvre.