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Monde intérieur

1 juillet 2024

Ce n’est pas la première chose qui saute aux yeux quand on me rencontre, mais j’ai un petit côté midinette (dans la phrase qui précède le mot important est « petit »). J’en ai eu la confirmation il y a quelques jours lorsqu’un musicien que j’admire profondément a liké un commentaire que j’avais écrit sous l’une de ses vidéos. L’artiste en question s’appelle Dweezil Zappa et il y a toutes les chances que vous n’en ayez jamais entendu parler. C’est le fils de Frank Zappa dont le nom vous dit peut-être quelque chose et qui est, à mes yeux mais surtout à mes oreilles, l’un des plus grands musiciens de la deuxième partie du XXe siècle. Et je pèse mes mots. Je ne poursuivrai pas plus avant dans le panégyrique de ce guitariste de génie et compositeur hors pair disparu il y a plus de 30 ans et que j’ai eu la chance de voir en concert plusieurs fois. L’un de ses fils, le fameux Dweezil, a décidé il y a une bonne dizaine d’années de perpétuer l’œuvre paternelle en la jouant sur scène. En préparation d’une nouvelle tournée, il publie quotidiennement des vidéos que je trouve assez sympathiques et, plutôt contre mes habitudes, j’en ai commenté une. Et voilà que quelques jours plus tard, je reçois une notification m’indiquant que « Dweezil Zappa a liké votre commentaire ». Et la midinette planquée en moi, a surgi pour crier (silencieusement) sa joie. Ce à quoi, le sceptique qui est également en moi (oui nous sommes nombreux) a rétorqué que Dweezil avait liké TOUS les commentaires de cette vidéo. Ce qui relativise la portée, déjà modeste, de l’événement. Arrivé à ce stade de ce texte, vous devez logiquement vous demander ce que vous en avez à faire de ces émois infantiles alors que le pays traverse l’une des plus graves crises de son histoire. La réponse est : rien. Et vous avez raison. Mais je suis tellement choqué que je suis incapable d’avoir une pensée cohérente depuis hier soir et que l’autruche qui est en moi (aussi ? Aussi) a pris le dessus et m’enfonce la tête dans la futilité. Appelons cette attitude un mode de sauvegarde. Pour éviter que toute la population qui est en moi ne pète les plombs. Ou ne fonde en larmes.