24 juin 2024
Quel plaisir de vous retrouver ici chers amis ! Oh, je sais que la plupart d’entre vous ont suivi ma semaine cannoise sur The Media Leader FR , mais vous savez comme sont les vieux, un peu routiniers et très casaniers. Je suis donc rentré comme j’étais parti, en train et en retard. Et j’ai retrouvé la normalité parisienne, un peu plus ensoleillée qu’il y a une semaine mais toujours préoccupée par ce qu’il adviendra dans quinze jours. À ce propos, j’ai eu un échange légèrement acide avec un ami de réseau social ce week-end. Il reprochait à la profession publicitaire de se perdre en célébration et libations tandis que le reste du pays se tordait d’angoisse face à son futur immédiat. J’ai trouvé ce post – retiré depuis — particulièrement injuste. Car si l’on peut légitimement s’étonner, voire s’indigner des fastes et des sommes consacrées par l’industrie de la communication pour s’autocélébrer, il est tout à fait faux de prétendre que cela se fait dans l’inconscience totale de ce qui se passe au-delà de la Croisette. J’irai même jusqu’à affirmer le contraire. J’ai eu le temps cette année de découvrir quelques-unes des créations en compétition et ce qui est frappant, c’est que la grande majorité des cas prétend répondre à des questions sociétales. Qu’il s’agisse du racisme, de l’environnement ou du respect des différences, ici ou là dans le monde, il y a des campagnes qui s’emparent de ces sujets. Sont-elles légitimes ? Sont-elles efficaces ? Sont-elles pertinentes ? Impossible de répondre simplement pour la bonne raison qu’il y avait plus de 26 000 dossiers en compétition cette année venant d’une centaine de pays et répartis en une trentaine de catégories. Mais cela montre que la pub n’est pas plus ignorante de la marche du monde que ne l’est le cinéma qui s’autocongratule avec les mêmes fastes et dans les mêmes lieux. Bon, je me calme parce qu’à mon âge, il faut que je me ménage si je veux passer encore un peu de temps avec vous. J’ai appris ce matin que Philippe Bouvard tirait sa révérence de RTL où il est entré alors que j’avais 6 ans. Je n’aurais certes pas la prétention de me comparer à ce monument de la radio, mais si je voulais au moins imiter sa longévité, il me resterait donc environ 30 ans à tirer. En admettant qu’il y ait encore quelqu’un pour me lire en 2054.