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Air entêtant

11 juin 2024

J’ai toujours un air dans la tête. Je ne sais pas si vous avez cette chance mais je vous le souhaite. En fait, si je sais. Il y a quelque temps, lors d’un Live Magazine, ce formidable spectacle qui, comme son nom l’indique, est un journal vivant et que je vous invite (c’est une expression) à découvrir, l’une des intervenantes expliquait que nous étions une immense majorité à entendre une voix dans notre tête. Non, elle ne parlait pas d’une sorte de syndrome de Jeanne d’Arc mais de cette matérialisation sonore de la pensée. Comme celle qui me suggère les mots que je suis en train d’écrire. Cette femme expliquait cependant qu’une vingtaine de pourcents de la population humaine n’entendait rien sans que l’on sache précisément pourquoi (on appelle cela l’aphantasie auditive, ai-je découvert sur internet). Elle terminait son intervention en invitant la salle à chanter dans une sorte de karaoké collectif sur les paroles de « What a wonderfull world » de Louis Armstrong. L’originalité de l’exercice était qu’il fallait chanter dans sa tête. C’était très rigolo et cela ne m’a pas changé de l’habitude. Je vis constamment avec de la musique intérieure. Un air entendu le matin ou une vieille chanson qui me revient, peu importe. Il arrive que je ne sache même pas exactement d’où vient le morceau qui me hante, m’obligeant à effectuer des recherches assez complexes pour l’identifier même si c’est devenu plus simple avec les plateformes de streaming. Ces dernières heures cependant, je ne rencontre aucune difficulté à identifier la petite musique qui me trotte. C’est un morceau d’un groupe des années 80 qui s’appelait Odeurs dont le leader Ramon Pipin avait fondé auparavant les célèbres Au Bonheur des Dames. C’est un air très drôle comme tout leur répertoire (que je vous invite tout aussi métaphoriquement à découvrir) qui se termine par la répétition ad libitum d’un couplet qui donne son titre à la chanson : « J’ai le mauvais goût dans la bouche ». Je me demande bien pourquoi.