Pourtant la journée avait bien commencé. Par un voyage au Mans pour les raisons déjà évoquées ici il y a quelques jours. Une escapade à moto par beau temps pour rejoindre quelques amis qui découvrent les lieux. Et ça tombe bien car j’ai toujours un grand plaisir à faire découvrir cette course plus que centenaire. Les histoires, les exploits, les lieux, l’ambiance, toutes ces choses qui font l’unicité de cet événement. Au point de caresser le rêve de devenir un jour Guide des 24 heures et d’emmener des visiteurs à la découverte de ce monument. Je dois avoir enfoui en moi une vocation de professeur qui ne s’est jamais concrétisée. Ce qui n’est pas si surprenant de la part d’un mauvais élève naturel et d’un étudiant fantomatique. L’une des collaboratrices de CB News m’avait ainsi surnommé Père Castor en raison de ma propension à raconter, professer, peut-être jusqu’au rébarbatif, voire au barbant. De retour à la maison, j’ai retrouvé mon meilleur ami, de passage à Paris. Français, il habite au Canada depuis très longtemps et si nous partageons depuis notre petite enfance la passion des autos de courses – et que nous n’avons pas fondamentalement évolué sur ce plan – nous avons aussi des discussions « d’adultes ». Et c’est ainsi que toute en regardant le Grand Prix de Formule 1, nous découvrîmes les résultats du scrutin d’hier et le séisme qui s’est ensuivi. Naturellement, ce sujet a pris le dessus sur la course (passionnante au demeurant) et inévitablement, celui qui vit de l’autre côté de l’océan a demandé à celui qui vote ici des explications sur la décision présidentielle aussi impromptue qu’incompréhensible pour l’expatrié. Et là, le professeur Castor, doublement affligé par le résultat de l’élection et ses conséquences, est resté coi. Quand tu ne sais pas, tais-toi. C’est l’une des rares leçons que j’ai retenues dans ma longue carrière. Et en découvrant les médias ce matin, je ne suis pas sûr que les commentateurs de tous bords la connaissent.

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Frédéric Roy
Ancien directeur de la rédaction de CB News disposant de beaucoup de temps après avoir longtemps couru derrière. J'écris tous les jours pour mon plaisir et, autant que possible, pour le vôtre.