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Divagation temporelle

3 juin 2024

Et si j’étais un influenceur ? Oh, je devine votre sourire en vous disant que décidément ce garçon a peut-être des qualités mais que la modestie n’en fait pas partie. Ce n’est pas complètement faux, mais après tout vous êtes quand même 467 abonnés, sans compter ceux qui me lisent sans l’être grâce à la magie du partage et des algorithmes. J’ai bien conscience qu’à ce niveau-là, il faut parler de nano influence mais en réalité ce n’est pas de cette soudaine prise de conscience dont je voulais vous entreprendre. Si cette hypothèse farfelue m’a effleuré, c’est que, toujours à mes affaires informatiques, j’ai procédé à l’importation d’un carnet d’adresses professionnel dans mon serveur de messagerie. La première surprise a été de constater que le processus prenait beaucoup plus de temps qu’escompté. Légèrement inquiet d’une éventuelle fausse manœuvre ou pire, d’une défaillance de l’appareil, j’ai réalisé une fois le transfert terminé que cette apparente lenteur était en réalité due au nombre d’adresses transférées. Plus de 13 000, ce qui est quand même beaucoup. Interloqué, j’ai examiné cette trop longue liste et après avoir éliminé des milliers de profils totalement anonymes (sans comprendre par ailleurs pourquoi ils étaient là) il restait encore plus de 9 000 noms. Et c’est ainsi que j’ai commencé un voyage dans le temps. Car il semble que la messagerie de mon ancien journal ait conservé toutes les adresses des personnes et des organisations avec qui, à un moment ou à un autre j’ai échangé des messages. Inutile de préciser qu’une grande majorité m’est totalement inconnue, mais il en est beaucoup qui sont ressorti d’un passé lointain. Certain(e)s nous ont quittés, d’autres se sont éloignés. Mais ce qui est fascinant, ce sont ces noms de domaines qui dessinent des parcours professionnels autant que des histoires de gens et d’entreprises. Ce fut un long voyage temporel qui m’a permis de ramener la liste à un chiffre plus cohérent avec celui du répertoire de mon téléphone. Ce qui rétablit aussi la réalité de la portée de mes avis. Qui est de l’ordre de la pico influence. C’est juste en dessous de nano.