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Facture à l’échelle

31 mai 2024

J’ai bien rigolé ce matin en regardant ma facture de gaz. Non, je ne suis pas dingue. Un peu oui d’accord, mais ce n’est pas la question du jour. Pour être tout à fait exact, ce n’était pas une facture mais un courrier de mon fournisseur dont le nom écorche l’orthographe d’une chanson des Stones (si vous ne l’avez pas, je ne peux rien pour vous, bon week-end) qui m’informait de la « révision » de mon contrat de gaz. Qu’avec de doux mots ces choses sont annoncées. Car après moult circonvolutions et précautions oratoires, tu te penches sur le tableau écrit en corps 9 pour une lecture plus fluide et tu découvres le détail de la nouvelle grille tarifaire. Et tu comprends que le bon mot pour qualifier cette annonce est « addition ». Avec lequel l’adjectif « salée » ne déparerait pas. Je suggère cet ajout aux poètes du service marketing du susnommé fournisseur qui, peut-être avec l’aide de leurs conseils en agences, ont aussi donné le nom de « Passerelle » au contrat qui me lie avec cette entreprise. C’est beau, c’est élancé, c’est aérien pour une offre de gaz. Mais je me demande si « escalier », « ascenseur » ou encore, « échelle », ne conviendrait pas mieux. Parce que la révision à la baisse n’est pas une option. Enfin si. Peut-être. La brochure qui accompagne la douloureuse explique gentiment au client que ce n’est pas la faute du fournisseur si le marché mondial varie tous les mois « à la hausse ou à la baisse ». C’est la conséquence de la « situation économique et géopolitique mondiale, du climat ou encore des habitudes de consommation des populations », précise la brochure qui se fait pédagogue (niveau collège). Pourquoi pas ? On aurait pu aussi invoquer l’air du temps, l’âge du capitaine ou le cours de la Bourse. Au point où ils en sont, les marketeux maison auraient aussi bien pu justifier la révision d’un simple « Jumpin Jack Flash, in fact its a gas ». Ça aurait été raccord (de gaz) avec le nom de la boîte.