17 mai 2024
Vous avez vu le portrait de Charles ? Le roi d’Angleterre, pas Leclerc, le pilote Ferrari. Encore que la dominante rouge du tableau pourrait presque porter à confusion. Sans surprise, la peinture a suscité une vague de critiques et autres mèmes sur le web mais c’est sur le site du Guardian que j’ai trouvé le meilleur. Un article d’une élégante méchanceté dont seul nos voisins sont capables. C’est un festival de piques à l’encontre du roi et de son peintre, Jonathan Yeo. Tout le contraire des jugements assassins assénés en trois mots dans les posts sociaux. A rebours de cette hype, je le trouve plutôt intéressant ce tableau. Je ne sais pas si j’aurais choisi cette couleur mais peut-être qu’elle va avec le mur du salon où il a l’intention de l’accrocher. Et puis il peut bien faire ce qu’il veut Charles, y compris se tromper. C’est le privilège d’un monarque qui ne craint pas d’être balayé par une élection. Un peu comme une autre sorte de roi, Bernard Arnault que l’on surnomme plutôt l’empereur du luxe. Je ne crois pas avoir vu son portrait mais je suis tombé l’autre jour sur une vidéo dans laquelle il affirmait à des étudiants d’une école de commerce, dans un anglais aussi parfait que son accent était français, que LVMH ne faisait pas de marketing et par conséquent n’engageait personne dans ce domaine. Et d’expliquer que les marques de son groupe ne s’abaissaient pas à étudier le comportement des consommateurs pour les influencer mais créaient avec conviction des produits qui rencontraient, ou pas, leur public. Quelque peu interloqué, je demandais son avis non pas à un roi mais à un pape, Eric Briones , noir planneur et grand spécialiste du luxe, qui me répondit d’un mot : “Storytelling”. Une technique usuelle de la mercatique. Il m’avait bien semblé en effet que Séphora, le Bon Marché ou même Vuitton avaient parfois recours à un “’ensemble d’actions ayant pour objectifs d’étudier et d’influencer les besoins et comportements des consommateurs”, selon une définition trouvée sur internet. A moins que je ne me trompe moi aussi. Après tout, j’ai un patronyme qui m’y autorise. Isn’t’it?