14 mai 2024
Etes-vous hypocondriaque ? Moi aussi. Sans excès. Pendant le Grand Confinement je me suis levé tous les matins en me demandant si telle ou telle démangeaison était le signe que j’étais atteint par le Mal. Et puis la raison reprenait le dessus. D’ailleurs quand je l’ai finalement chopé un an plus tard, seul le test me l’a prouvé, étant totalement asymptomatique. N’empêche que lorsque j’ai découvert ce matin dans la presse l’image des connexions neuronales d’un cerveau humain, j’ai été pris de sentiments mélangés. D’abord j’ai admiré. C’est presqu’aussi beau qu’une aurore boréale. Et puis j’ai été pris d’une sorte de léger vertige en réalisant que ce que je regardais et la façon dont je réagissais était le fruit de la représentation que j’avais sous les yeux. Vous me suivez ? Une sorte d’effet miroir un petit peu inquiétant. Rien de grave, je vous rassure. La nouvelle version de Chat GPT présentée hier est nettement plus perturbante. La vidéo représente un type de chez Open AI parlant au téléphone avec ce qui semble être une femme à qui il annonce la grande nouveauté du jour. “Laquelle ?”, lui demande son interlocutrice avec curiosité. “Eh bien vous !” lui répond-il suscitant la surprise de la femme. Laquelle, vous l’avez compris (mais si, vous l’avez compris) n’est autre qu’une IA dotée d’une capacité stupéfiante d’exprimer nuances et intonations. Si la réalité est conforme à cette démonstration, il va falloir se creuser profondément les méninges pour trouver comment détecter le vrai du faux quand vous décrochez votre téléphone. J’ai peut-être la solution. Enfin pas moi, mais des gens beaucoup plus intelligents que moi : les auteurs d’un livre intitulé « Dans le cerveau du manager ». Ça donne envie, non ? Le communiqué de presse précise que “l’objectif du livre est de dévoiler les mécanismes cognitifs sous-jacents au management afin d’améliorer les performances professionnelles des managers : prendre des décisions, accompagner le changement, motiver ses équipes”. Eh bien là, je n’ai aucun vertige. Et pas seulement parce que je ne suis plus manager.
