30 avril 2024
Autant l’avouer, il m’arrive d’être pétochard. Face à l’autorité notamment. Quand je reçois une lettre dans une enveloppe marquée du logo République française, je pressens la prune (généralement, je ne me trompe pas) et ressens une profonde culpabilité. Eh bien, je me suis trouvé dans cet état d’esprit hier, quelques minutes avant de poster la livraison du Daily Text. Comme tous les matins, une fois mon article terminé, je demande à Midjourney de me créer une image avec un prompt que je réduis à sa plus simple expression, comme je l’ai déjà expliqué il y a quelque temps. Mais hier, surprise, alors que je demandais à mon IA favorite d’imaginer le bouche-à-oreille, voilà qu’un message comminatoire m’indiquait que j’avais utilisé des mots interdits et que, ce faisant, j’avais enfreint les règles d’utilisation de ce logiciel et que si je recommençais, ça finirait vraiment mal pour moi. Je résume bien sûr, nous connaissons tous cet anglais juridique. Je commence donc par me liquéfier d’inquiétude à la perspective de me voir banni de ce monde merveilleux. Coupable, forcément coupable. Et puis je relis mon prompt… et je ne comprends pas. Le message d’avertissement se terminant par la possibilité de recours, je décide de le faire. Depuis, je vis dans la peur. De quoi ? Je ne sais pas bien. Mais j’ai peut-être gravement offensé quelque chose ou quelqu’un. Une philosophie ou une croyance peut être ? La dernière fois que j’avais été ainsi averti, le prompt était : « Le soleil naît derrière le Louvre ». C’est le – beau – titre de l’une des aventures de Nestor Burma par Léo Mallet. Cette fois-là, la faute était claire : le mot derrière est choquant pour une IA américaine encore un peu tendre sur les subtilités de notre langue. J’ai lu ce matin, qu’une association autrichienne avait porté plainte contre Open Ai au motif que Chat GPT se trompait tout le temps et ne l’avouait jamais. Je n’ai pas bien compris le problème. Ça montre juste que cette intelligence n’est pas si artificielle.
