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Verres correcteurs

19 avril 2024

Certains matins, ma boîte mail ressemble à un test de mémoire pour seniors flageolants, catégorie à laquelle je me flatte de ne pas encore appartenir. Quand je vois par exemple les messages d’un réseau social spécialisé dans les vieilles photos de classe qui persiste année après année à me demander si je me souviens de Véronique ou de Simon. Malheureusement non. Et ce n’est pas la photo floue supposée les identifier qui va m’aider. Comme si en plus de la mémoire on m’infligeait un bilan ophtalmologique. Le coup du flou, ça doit être la première chose qu’on apprend dans les cours de relance de clients sur internet. Trois fois par semaine au moins, LinkedIn essaye de me convaincre de passer au statut Premium. Et comme je n’ai toujours pas compris l’intérêt, si ce n’est d’avoir un joli logo doré à la place du bleu, il s’agit de me flatter en m’informant du nombre considérable de personnes qui ont consulté mon profil. Le tout en ne dévoilant que quelques indices sur leur identité pour m’inciter à cliquer sur leur trombine pixélisée. Malheureusement pour toi mon cher LinkedIn sans qui je ne pourrais m’adresser à mon important lectorat (438 abonnés, chiffre stable selon les dernières statistiques fournies gracieusement), j’en resterai là dans nos relations. Tout comme avec X qui ne me demande pas de payer (quand même !) mais continue à m’informer quotidiennement que tel ou tel a tweeté dans l’espoir vain de me faire revenir. Mais là encore, je reste de marbre face à ces tentatives de séduction qui ressemblent plus à des bouteilles à la mer qu’à du marketing sophistiqué. Mais peut-être est-ce moi qui suis à côté de la plaque. Car X, en dépit de toutes les critiques, reste visiblement le réseau officiel d’information de tous les gens qui comptent sur cette planète. Et ce n’est pas Threads qui dira le contraire. Tiens, c’est le seul réseau qui ne m’écrit jamais. À moins que je ne voie plus ses messages. J’ai peut-être besoin de nouvelles lunettes finalement. Le monde est flou.