10 avril 2024
La machine avec laquelle je vous écris (c’est un PC, pas une Japy mécanique) pourrait s’appeler Frankenstein. En l’occurrence c’est moins une référence aux adaptations cinématographiques de l’œuvre de Mary Shelley, qu’à la guitare électrique d’un certain Eddie Van Halen, virtuose disparu il y a quelques années qui s’était fabriqué un instrument et l’avait surnommé ainsi tellement il semblait fracassé. Mon PC peut donc rappeler cette guitare légendaire en ce qu’il est un assemblage de composants en perpétuelle évolution. Je suis joueur (de jeux vidéo, pas un parieur, on en parlera peut-être une autre fois) et ces programmes sont très gourmands en processeurs, mémoire et autres cartes graphiques. Au fil des temps, je le modifie au point que la façade n’est pas fixée pour intervenir plus facilement dans ses entrailles. Pour autant, je ne suis ni un spécialiste, ni particulièrement bricoleur et encore moins habile. Ce qui a pour conséquence que ma machine est certes performante… quand elle marche. Car les diverses interventions peuvent avoir des effets surprenants. Ainsi, j’ai dû réinstaller un serveur de messagerie, le précédent ayant été malencontreusement – et bien sûr involontairement — écrasé par quelques imprudentes transplantations. J’ai donc téléchargé un logiciel libre pour pouvoir lire les nombreux mails que je reçois (un peu de prétention ne nuit pas). Et voilà qu’à peine installé, le programme se met à télécharger des dizaines de milliers de messages. Apparemment tous ceux que j’ai reçus sur mon adresse Google depuis 2007. Ce qui me plonge dans un abîme de perplexité. Car j’ai évidemment vidé nombre de fois ma boîte mail depuis 17 ans. En confirmant à chaque fois que « oui » j’étais absolument certain de vouloir supprimer définitivement ce (s) message (s). Alors ? Je ne suis pas un paranoïaque numérique, au contraire, je me fiche généralement que l’on me traque à coups de cookies et autres ID. Nous sommes des milliards à être connectés sur cette planète et j’ai déjà fait ici part de ma banalité. Mais je trouve quand même curieux que la poubelle que je croyais avoir vidé des milliers de fois soit encore pleine. Le syndrome de Diogène numérique peut-être ?