25 mars 2024
J’ai bien réfléchi (quelqu’un a dit « ce n’est pas trop tôt ? »). Dans mon dernier texte, paru vendredi matin, je faisais part de mon désintérêt pour l’actualité des people et autres grands de ce monde pour expliquer mon incapacité à formuler un avis à propos de la disparition médiatique de Kate Middleton. Et voilà qu’à peine ce texte publié, un communiqué informait la planète que la princesse de Galles était atteinte d’un cancer et que telle était la raison de sa disparition des activités officielles et par conséquent de sa présence dans les médias. C’est bien sûr pure coïncidence et je n’ai pas eu besoin de vérifier qu’aucun de mes abonnés n’était lié d’une manière ou d’une autre à la couronne d’Angleterre. Ce qui ne m’a donc pas empêché de m’interroger sur la relation que nous avons à ces personnalités publiques, aussi éloignées soient-elles de notre quotidien. J’évacuerai rapidement l’étalement de bêtise, de haine et d’absurdité en ligne que ce type de situation génère depuis longtemps et – vraisemblablement – pour encore longtemps. Il me semble que personne ne l’a mieux formulé qu’Umberto Eco : « Les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d’imbéciles qui avant ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel ». C’est d’ailleurs ce qui est censé les distinguer des médias qui eux, ont obligation de faire un travail d’enquête et de vérification. Un devoir généralement respecté dans notre pays, plutôt pas si mal. En tout cas mieux que les algorithmes. Au-delà de ces tristes considérations, cette histoire montre que face à la maladie nous avons des réactions instinctives. Le dire ou pas, comment et à qui restent des questions auxquelles chacun à sa réponse, aucune n’étant vraiment la bonne. Que l’on soit d’une famille royale ou pas.