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Quelles questions ?

22 mars 2024

Lorsque j’étais journaliste au Monde – c’était il y a très longtemps et ce fut bref — je devais avoir réponse à tout. Non pas à l’intérieur du journal où mes collègues et supérieurs connaissaient mes limites, mais à l’extérieur. S’il y avait un remaniement ministériel, une crise en Asie ou un enfant caché d’un prince consort, on me demandait ce que j’en pensais dans l’espoir que je livre une info exclusive. Et bien sûr je ne savais rien, je n’avais aucun commentaire plus intelligent que quiconque à faire à propos d’infos qui n’étaient pas de mon ressort. Cette semaine je me suis retrouvé un peu dans cette même situation, enfin toutes proportions gardées. Plusieurs personnes m’ont en effet parlé de « la disparition » de Kate Middleton et des conséquences médiatiques, voire politiques que cette éclipse pourrait avoir. Eh bien, comme lors de ma période au sein du « journal de référence » comme il s’autoproclamait alors, je n’en ai aucune idée. Pour la simple raison que je fais partie de cette frange de la population qui peut feuilleter un magazine people pour tromper le temps dans une salle d’attente sans s’apercevoir avant de le reposer sur la pile, qu’il date d’il y a deux ans. C’est dire à quel point l’actualité des familles royales, stars et autres célébrités m’est étrangère. Je l’avoue, cela ne m’intéresse pas du tout même si le journaliste média qui est en moi se réjouit de la santé de Gala et Paris-Match qui ont été vendus si facilement ces derniers mois, là où d’autres aimeraient bien que quelques lecteurs s’intéressent à eux. Justement, l’autre jour mon regard a été interpellé par la couverture d’un magazine barrée de ce titre : « Je pense trop ». Mon premier réflexe a été de me dire : « Mais comment le savent-ils ? », avant de me raisonner et de découvrir que le journal en question s’appelait « Psycho et Cerveau ». Heureusement que je n’ai pas fait partie de leur rédaction. Je vois d’ici les questions de mon entourage. Auxquelles j’aurais répondu, comme le commissaire Maigret : « Je ne pense jamais ».